Le ministre de l’Intérieur, Hedi Majdoub, est arrivé, aujourd’hui, au Qatar. Cette visite, dont l’objet et la durée n’ont pas été précisés, suscite des interrogations…
A peine annoncée par le ministère de l’Intérieur sur sa page Facebook, la visite de M. Majdoub, effectuée à l’invitation de son homologue qatari, Abdallah Ben Nasser Ben Khalifa Al Thani, suscite déjà une polémique sur les réseaux sociaux, le Qatar ayant une très mauvaise presse en Tunisie.
Pour beaucoup, cette visite intervient au moment où les forces de sécurité tunisiennes enregistrent des succès dans la lutte contre les groupes terroristes… ces mêmes groupes que soutient et finance, presque ouvertement et au grand jour, le Qatar et l’Arabie saoudite, dans leur politique visant à faire échouer les transitions démocratiques dans les pays arabes.
Les Tunisiens, qui voient d’un mauvais oeil l’ingérence du Qatar dans les affaires intérieures de la Tunisie et qui redoutent de nouvelles manoeuvres des monarchies du Golfe visant à provoquer le désordre dans leur pays, souhaiteraient voir leur gouvernement réduire au strict minimum ses relations avec ces Etats despotiques et qui redoutent plus que tout la «contagion démocratique» qui amènerait leurs peuples à exiger plus de liberté et de démocratie.
Les Tunisiens oublient cependant que la Tunisie a reçu, en 2012, sous le gouvernement de l’islamiste Hamadi Jebali, un prêt du Qatar d’un montant de 500 millions de dollars et dont le début de remboursement est prévu en 2017. Or, le gouvernement Youssef Chahed, qui fait face à de fortes pressions sur les finances publiques, espère voir Doha reporter cette échéance.
La question donc est de savoir quel prix les Tunisiens devront-ils payer pour voir leurs «frères» qataris accepter ce report.
Z. A.
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