Rached Ghannouchi, s’est vu décerner, lundi, le prix Jamnalal Bajaj «pour la promotion des valeurs du gandhisme.»
A cette occasion, le président du mouvement islamiste Ennahdha a empoché un chèque de 10 lakhs (soit 1 million de roupies indiennes), c’est-à-dire près de 33.000 dinars tunisiens!
Réagissant à cette distinction attribuée au gourou de Montplaisir, son conseiller politique Lotfi Zitoun a cru voir en ce prix «un hommage à la réussite de la transition démocratique tunisienne», à laquelle Rached Ghannouchi aurait contribué, selon lui, «de manière appréciable, à force de recherche de consensus.» Ce qui, selon M. Zitoun, aurait «épargné à la Tunisie le scénario de la guerre civile»…
Beaucoup de Tunisiens laisserons à Lotfi Zitoun l’entière responsabilité de son jugement. Et n’en assumeront rien. Car, pour beaucoup d’entre eux, l’expérience douloureuse des deux années de pouvoir nahdhaoui est encore présente et le souvenir des divisions que cet intervalle de la transition (2012-2014) a causées au sein de la société tunisienne reste inoubliable.
Les séquelles de ces traumatismes sont toujours là. Et notre pays ne s’en est jamais remis: salafisme, wahhabisme, takfirisme, djihadisme, terrorisme et autres maladies apportées par l’islam politique des Nahdhaouis font désormais partie du quotidien tunisien – et la responsabilité de Rached Ghannouchi dans cette situation est largement engagée.
Que la Fondation Jamnalal Bajaj ait trouvé que le chef islamiste tunisien «a contribué à la promotion des valeurs de Mahatma Gandhi» étonne. Car, objectivement, on ne trouve aucun épisode, dans le parcours de ce Frère musulman, qui pourrait illustrer les principes du gandhisme de «vérité» et «non-violence»?
Quant au «Dialogue national», il y a été acculé par les foules d’hommes et de femmes descendus dans la rue, partout en Tunisie, pour exiger le départ des islamistes du pouvoir.
Marwan Chahla
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