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L’affaire de l’enfant brûlé : La déléguée de l’Enfance ment

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Mohamed Ali a été brûlé avec des cigarettes par son éducatrice. Au lieu de se pencher sur l’affaire, la déléguée de l’Enfance de l’Ariana a démenti. Kapitalis apporte les preuves de son mensonge. 

Par Yüsra Nemlaghi

Le 8 novembre, Kapitalis a été alerté sur le cas de Mohamed Ali K., un enfant dont les parents ont porté plainte contre un centre pour enfants handicapés à l’Ariana, après avoir constaté des brûlures sur les mains de leurs fils. La plainte a été déposée le 29 septembre 2014, accompagnée de 2 certificats médicaux, faisant état d’une brûlure à la main droite et une autre à la main gauche.

Les parents de Mohamed Ali ont relancé l’affaire, cette semaine, car la condamnation, la semaine dernière, de l’éducatrice qui a brûlé l’enfant Zied, dans une maternelle à Jebel Jelloud, leur a donné l’espoir d’une éventuelle prise en charge de l’affaire de leur enfant.

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La maison où Med Ali, aujourd’hui non scolarisé, est condamné à vivre 24h/24.

Suite à la médiatisation de cette affaire, la déléguée de la protection de l’enfance de l’Ariana, Hedia Tébourbi, n’a rien trouvé mieux, pour se défendre de n’avoir pas fait le travail pour lequel elle est payée, que de démentir, sur Mosaïque FM, et d’affirmer qu’il s’agit d’une rumeur infondée, ajoutant même avoir contacté la mère de Mohamed Ali, qui a, elle aussi, nié l’information. Mme Tébourbi a, bien sûr, menti. Et Kapitalis, qui ne colporte jamais les rumeurs, en apporte ci-dessous la preuve.

 

On s’est, en effet, rendu, ce matin, au domicile de Fatma, la mère de Mohamed Ali, qui a été surprise et étonnée par l’intervention de la déléguée et confirmé que celle-ci ne l’a pas appelée pour parler de sa plainte de 2014, mais simplement pour lui demander si l’enfant est aujourd’hui scolarisé. Et sa réponse a été naturellement non.

Fatma a, d’ailleurs, appelé, hier, la déléguée pour comprendre pourquoi a-t-elle démenti sur la radio et affirmé que l’histoire est de l’intox, mais la secrétaire de Hedia Tebourbi lui a dit qu’elle était en réunion. Après 3 ou 4 appels, Fatma s’est résignée à ne plus contacter la déléguée de la protection de l’enfance, qui a visiblement d’autres occupation plus importantes.

«Je n’ai jamais démenti cette affaire de 2014 et j’insiste encore: mon fils a été brûlé, pis encore, il a été torturé au centre : pour le calmer, on lui attachait les mains avec une corde, ou on attachait son siège à une grosse pierre pour l’empêcher de bouger», nous a indiqué Fatma.

Nous reproduisons ici le témoignage vidéo de la mère enregistré aujourd’hui à son domicile, à Sidi Amor, le document prouvant qu’une plainte en justice a bel et bien été déposée contre le centre pour enfants handicapés de l’Ariana ainsi que le certificat médical prouvant que des tortures ont été infligées à l’enfant. Cette affaire n’est donc pas une intox, comme l’a affirmé Mme Tébourbi, dont le souci semble être de protéger les éducateurs, même fautifs, au lieu de se concentrer sur sa mission première, qui est de protéger les enfants.

 

 

La rencontre avec la  famille de Mohamed Ali a aussi permis de découvrir qu’ils vivent dans la précarité, dans une maison de fortune située dans un quartier très populaire à l’Ariana. Les parents survivent difficilement, notamment grâce au ramassage du pain rassis et des bouteilles en plastique. Ils parviennent à peine à nourrir Mohamed Ali et son frère, Farouk, qui est en 6e année primaire.

«Tout ce que je demande, c’est que mon fils, comme les autres enfants, puisse aller à l’école et évolue au lieu de régresser en étant enfermé à la maison. Vous voyez, c’est un gentil garçon; il faut juste savoir le gérer et les éducateurs sont logiquement habilités à le faire. Ce n’est pas en le marginalisant qu’il s’en sortira», a affirmé Fatma. Et d’ajouter «Je veux qu’il aille à l’école et apprenne le minimum pour qu’il s’en sorte le jour où je ne ferais plus partie de ce monde. Sans connaissance et livré à lui-même, il sera totalement perdu».

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Mohamed Ali est un enfant souriant, gai et attachant. Il a été ravi de recevoir des visiteurs à la maison. Il peut paraître agité, mais l’intérêt qu’il montre au contact des autres prouve que la solitude à laquelle il est acculé, par l’incurie d’une administration au service d’elle-même, lui pèse très lourd.

Nous avons tenu à rendre visite à la famille de Mohamed Ali pour démentir une déléguée de l’Enfance, qui n’est assurément pas à sa place, et pour attirer l’attention de la ministre de la Femme, de la Famille et des Personnes âgées sur le cas de Mohamed Ali et sur son affaire que l’administration cherche à enterrer.

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