Le secteur des composants automobiles, qui contribue à 4% du PIB de la Tunisie, se dote d’une association professionnelle et se projette dans l’avenir.
Par Wajdi Msaed
Lancée officiellement, au cours d’une conférence de presse, lundi, aux Berges du Lac de Tunis, la Tunisian Automotive Association (TAA), l’association des acteurs de l’industrie des composants automobiles en Tunisie, se donne comme objectif de contribuer à l’échange, la collaboration et la synergie entre les différentes entreprises opérant dans ce secteur important de l’économie tunisienne et qui est appelé à se développer et à monter en gamme.
«Notre association est déterminée à accompagner ce développement et à créer un environnement plus favorable à sa promotion, afin d’encourager d’autres entreprises étrangères du secteur à s’implanter en Tunisie», a déclaré Nabhane Bouchaala, président de TAA, dans une allocution de bienvenue, en s’adressant à un parterre de diplomates accrédités à Tunis, de représentants de chambres mixtes de commerce et de sociétés spécialisées dans la constructions de composants automobiles.
Zied Ladhari et Mohamed Fadhel Abdelkefi.
Une plateforme plus attractive
Le secteur de l’industrie des composants automobiles compte 267 entreprises de différentes spécialités, dont 180 sont totalement exportatrices, emploie quelque 80.000 personnes et participe à l’effort d’exportation d’une valeur de 1,3 millions d’euros, représentant 4% du PIB, a tenu à rappeler M. Bouchaala.
Le président de la TAA estime, par ailleurs, que la Tunisie dispose de plusieurs atouts faisant d’elle une plateforme attractive pour l’essor de cette activité qui lui a permis d’être classée parmi les premiers fournisseurs de l’Union européenne (UE) en faisceaux et câbles. «De tels succès en appellent d’autres et nous incitent à œuvrer pour le maintien de cette notoriété, notamment en attirant en Tunisie davantage de sociétés du secteur et de constructeurs automobiles», a-t-il ajouté, en interpellant tous les différents intervenants (Etat, administration, partenaires sociaux, représentations diplomatiques accréditées à Tunis…) à apporter leurs encouragements et soutiens aux désireux de s’implanter en Tunisie.
Un exemple de réussite
Zied Ladhari, ministre de l’Industrie et du Commerce, a insisté, de son côté, sur les vertus du dialogue, du travail et de l’abnégation au service du processus de développement en Tunisie, qui doit réussir son décollage économique après avoir réussi sa transition démocratique. «Nous devons faire de notre pays un exemple de réussite et une grande fierté pour ses enfants», a-t-il lancé, en saluant l’ensemble des opérateurs pour leur engagement dans ce secteur industriel stratégique et fortement concurrentiel, ainsi que les partenaires étrangers qui continuent de miser sur les atouts indéniables de la destination Tunisie.
Se félicitant de la création de TAA, Zied Ladhari a estimé que la présence d’un tel interlocuteur est susceptible d’aider le gouvernement à aller de l’avant dans la promotion d’un secteur où les initiatives privées ont souvent pris de vitesse les capacités de réaction des instances publiques. «Nous devons être toujours à l’écoute des opérateurs pour les aider à consolider leurs activités, car leur réussite est un exemple à suivre par les autres secteurs industriels», a-t-il conclu.
Un langage de vérité
Comme a son habitude, Mohamed Fadhel Abdelkefi, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, a tenu un langage de vérité, en rappelant la situation financière difficile du pays, qui requiert une relance économique d’urgence. Dans ce contexte, la loi d’urgence économique, présentée par le gouvernement à l’examen de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), vise à éliminer les entraves, notamment administratifs, à l’investissement intérieur extérieur, a-t-il souligné.
Le gouvernement actuel, qui s’est concentré, durant les 60 jours suivant son investiture, sur le volet économique, ne ménagera aucun effort pour aider au développement de l’investissement, a ajouté M. Abdelkefi, qui a rappelé, au passage, la tenue, les 29 et 30 novembre courant, de la conférence internationale sur l’investissement, Tunisie 2020, dont on attend qu’elle aide à drainer les investissements extérieurs dont la Tunisie a besoin pour réussir son plan de développement 2016-2020.
Tout en se félicitant de la naissance de la TAA, qui plus est à la veille de cette conférence, le ministre a tenu à rassurer les participants du soutien de tous les départements ministériels à leurs initiatives futures, afin qu’elles atteignent les objectifs assignés.
Article lié:
Donnez votre avis