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Le CILG au service de la démocratie locale en Tunisie et au Maghreb

Créé au lendemain de la révolution tunisienne, le CILG se donne pour mission d’encadrer les citoyens et de les impliquer dans la construction démocratique.

Le Centre international de développement pour la gouvernance locale innovante (CILG), relevant du bureau régional de VNG international, l’agence de coopération internationale de l’association des communes irlandaises, vient de souffler ses 5 bougies en Tunisie.

Depuis la révolution du 14 janvier 2011, cette Ong a conduit 90 projets citoyens et parrainé 200 associations opérant dans 18 communes du nord-ouest, du centre et du sud tunisiens. «Je ne veux pas parler des choses qui n’ont pas encore été réalisées. Je préfère parler de ce qui est déjà fait», a indiqué la Tuniso-irlandaise Naila Akremi, avocate, conférencière internationale, diplomate (son dernier poste était à Malte), fondatrice et présidente du CILG, qui parlait lors d’une rencontre avec les médias, la semaine dernière, à l’Acropolium de Carthage, dans la banlieue-nord de Tunis.

 

Accompagner les citoyens loin de toute culture institutionnelle

«La révolution était un espoir pour venir à bout des inégalités et de l’injustice sociale qui ont longtemps entravé la marche du pays. Notre intérêt était porté dès le départ sur l’aide à la Tunisie pour qu’elle devienne un exemple de démocratie dans la région», a souligné Naila Akremi, ajoutant que «cette mission était inconcevable avant la révolution, car à cette époque, une citoyenneté était difficile à imaginer».

Il existe en Tunisie de bonnes ressources humaines et un vrai potentiel, surtout chez les jeunes et les femmes, mais il faut savoir comment l’exploiter. «Le problème avec les Tunisiens, c’est qu’ils ne font pas confiance aux institutions. Or, la Tunisie a besoin aujourd’hui de cette confiance pour pouvoir dépasser ses difficultés et avancer. Nous sommes-là, avec notre savoir-faire, pour accompagner les citoyens, loin de toute culture institutionnelle», a encore précisé Naila Akremi, qui croit fermement à la réussite de cette mission à travers la participation volontaire des citoyens.

«Nous sommes une agence semi-gouvernementale et nos programmes de coopération passent par la VNG international. Chaque centime va donc à sa place. Pour monter des projets, dont celui de la gestion des déchets hospitaliers, nous avons dû arracher au début 600.000 euros au Pays Bas. Cette somme a doublé et nous avons dû financer plusieurs projets dans les communes gérées par des jeunes et des femmes», a encore précisé, Mme Akremi, en soulignant l’importance du travail municipal.

«Nous avons participé à la mise à niveau des services municipaux en créant notamment des applications pour améliorer la gestion interne des communes. Une enveloppe de 1,64 million de dinars tunisiens (MDT) a été réservée pour la promotion de 18 municipalités, sans compter les 700.000 DT versés pour des projets associatifs», a rappelé Mme Akremi, en soulignant l’engagement du CILG pour la promotion des projets de partenariat public/privé (PPP).

De consommateur passif à citoyen actif

La Tunisie qui compte 350 municipalités est le pays maghrébin le plus urbanisé. Or, les administrations locales sont le pivot de toute démocratie et jouent un rôle déterminant dans le développement économique, social et culturel. Et le citoyen ne veut plus être un simple consommateur passif mais un décideur dans la commune où il habite à travers un engagement direct dans la vie sociale et politique. «Nous avons déjà mis en place plus de 600 emplois directs et indirects au profit des jeunes promoteurs dans les régions», a ajouté Naila Akremi, le CILG étant totalement engagé dans la «promotion de l’égalité, la décentralisation et la préparation des prochaines élections municipales».

Pour mener à bien ses missions, ce centre compte sur l’appui d’un réseau de consultants internationaux, régionaux et nationaux, et gère, à partir de la Tunisie, plusieurs programmes axés sur l’appui à la gouvernance locale et au développement économique dans la région maghrébine.

La démocratie en Tunisie liée à la stabilité en Libye

En travaillant avec les villes du sud-est tunisien, le CILG a bénéficié de l’appui des citoyens qui lui ont recommandé d’associer à ses programmes les villes libyennes proches des frontières tunisiennes avec lesquelles ils ont des échanges. «Nous sommes, aujourd’hui, la 1ère structure internationale à signer une convention avec le gouvernement d’union nationale libyenne portant sur un programme triangulaire pour accompagner les citoyens dans la région dans le processus démocratique en cours», a expliqué Mme Akremi.

Avec ses 350 municipalités (y compris les 61 nouvelles créés cet été), la Tunisie est parmi les pays du Maghreb ayant le taux d’urbanisation le plus élevé. C’est un atout qui met, selon la présidente du CILG, en relief le rôle clé des municipalités et des administrations locales considérées comme le cœur même du développement économique, social et culturel, basé notamment sur la culture de transparence.

«Nous travaillons désormais d’une manière triangulaire avec la Libye. Nous croyons fortement à l’extension des intérêts communs entre la Tunisie et la Libye. La paix et la stabilité dans la région passent aussi par une bonne coopération transfrontalière et il y a beaucoup de choses à faire dans ce sens. Comme on l’a indiqué, lors de la Conférence internationale de l’investissement Tunisie 2020», a conclu la présidente du CILG, avant de céder la place à la violoniste Yasmine Azaïez, qui a joué plusieurs morceaux d’orient et d’occident, un mélange heureux des musiques du monde pour conclure en beauté.

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