Pendant que les Tunisiens discutent du sort à réserver à leurs terroristes de retour au pays, les Anglais, eux, ont décidé de les faire éliminer là où ils sont.
Par Rachid Barnat
Que faire des terroristes qui veulent retourner au bercail? Telle est la question qui occupe les esprits de beaucoup de tunisiens qui refusent de vivre les «années noires» qu’ont vécu les Algériens après le retour de leurs ressortissants «afghans».
Il est à parier que les jihadistes tunisiens de retour de Syrie, d’Irak et de Libye seront bien accueillis, car telle est la volonté de Rached Ghannouchi, le président d’Ennahdha. Ils iront gonfler les rangs de sa milice, bras armé du parti islamiste, pour maintenir la pression sur les Tunisiens et sur Nidaa Tounes leur allié au pouvoir. A la moindre difficulté «politique», il les lâchera tels des pitbulls, plus aguerris cette fois-ci, pour terroriser ceux qui s’opposeraient au projet des Frères musulmans.
Un nouveau deal conclu aux dépens des Tunisiens ?
Les Tunisiens en savent quelque chose, d’autant que feu Chokri Belaid les avait prévenus: «Les islamistes recourent à la violence pour surmonter tout obstacle politique», répétait-il, avant d’être assassiné par des extrémistes religieux, en février 2013, car telle est leur culture politique.
Et Béji Caïd Essebsi et son parti Nidaa Tounes finiront par se plier, une fois de plus, aux volontés des islamistes qui les dominent dans la sinistre alliance qu’ils ont conclue avec eux. Se voulant rassurant pour les tunisiens, dans sa récente allocution télévisée, à l’occasion du nouvel an, Béji Caïd Essebsi a donné le chiffre précis de 2926 terroristes identifiés par les services de sécurité dont ils «s’occuperont», a-t-il laissé entendre, à leur retour des zones de combat, omettant de parler des 5000 autres, non connus des services tunisiens, puisque, selon d’autres estimations sérieuses, leur nombre atteindrait 8000.
Est-ce un nouveau deal entre Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi au dépens des Tunisiens, pour permettre le retour en douce d’un maximum des «enfants» de ce dernier? Certains voyageurs de la compagnie nationale Tunisair avoir vu dans leur avion de retour en Tunisie, ainsi qu’à l’aéroport de Tunis Carthage, des groupes de jeunes fraîchement rasés, maintenus à l’écart des autres voyageurs. Qui peuvent-ils être? Nous cache-t-on quelque chose?
Les «enfants de Ghannouchi» sont irrécupérables
Qui peut croire un seul instant que Ghannouchi, si fier de ses «enfants» partis faire la guerre pour le compte de son protecteur et bailleur de fonds, l’émir du Qatar, acceptera qu’ils rendent compte de leur barbarie ou de les voir punis, pour avoir terrorisé des populations civiles, dans un pays pourtant ami de la Tunisie?
D’ailleurs, le chef islamiste tunisien multiplie les déclarations pour préparer les Tunisiens à cette idée d’amnistie, en proclamant dans certaines que ses «enfants» sont des malades mentaux qu’il faudrait plutôt soigner que punir, en promettant «tawba» (repentir) pour les exactions commises… repentir auquel le mufti de la République lui-même ne croit pas et contre lequel il met en garde les Tunisiens, car il ne peut être sincère de la part de terroristes, ramassis de malfrats sanguinaires, sans foi ni loi.
De ces «enfants», Ghannouchi disait récemment qu’ils sont les représentants de «l’islam en colère», expression qui, dans sa bouche, cherche à justifier la violence et le terrorisme au nom de la religion.
Pendant que les Tunisiens palabrent du sort à réserver à leurs ressortissants terroristes : déchéance de la nationalité, jugement en cours martiale ou en cour pénale, séjour dans des centres de dé-radicalisation, soins en hôpital psychiatrique, amnistie… les Anglais, eux, plus pragmatiques, ont pris une position on ne peut plus claire : ils feront tout pour éliminer leurs ressortissants terroristes, là où ils sont, parce qu’ils représentent un danger pour la société anglaise.
De même que les Français auraient demandé à leurs alliés américains d’éliminer physiquement leurs ressortissants partis terroriser les Syriens, les Irakiens, les Libyens… conscients de l’échec des entreprises dites de «dé-radicalisation».
Qui reprocherait aux Anglais une telle résolution, alors que le monde entier sait ce qu’il est advenu de l’Algérie durant les années noires, après le retour des «Afghans», ces Algériens partis rejoindre les camps du chef terroriste Oussama Ben Laden en Asie centrale?
Après les avoir longtemps instrumentalisés, ils connaissent leur dangerosité. Et maintenant qu’ils leur reviennent comme un boomerang, ils savent qu’il n’y a rien à faire contre des endoctrinés, irrécupérables mais très dangereux.
Leur désir irrépressible de mourir en martyr ne peut qu’encourager les Anglais à accélérer leur départ pour rejoindre, là-haut, les houris que leur avaient promises leurs «instructeurs-recruteurs».
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