Très critiquée, la plaque de la place Chokri Belaïd, inaugurée, hier, à Tunis, à l’occasion du 4e anniversaire de son assassinat, sera remplacée.
C’est ce qu’a indiqué Saïda Garach, conseillère à la présidence de la république, qui a essayé de dégager le président de la république de toute responsabilité dans ce qui a été considérée comme bourde.
En effet, la plaque censée rendre hommage au martyr de la nation, Chokri Belaïd, assassiné par des extrémistes religieux, le 6 février 2013, semblait plutôt être une plaque en l’honneur du président Béji Caïd Essebsi, dont le nom est écrit en gros caractères dorés, faisant de l’ombre à celui qui tomba pour la patrie, dont le nom est écrit en caractères beaucoup plus petits.
Cette maladresse a immédiatement été relevée par les médias et la présidence, prise à partie, n’a pas tardé à réagir en promettant de rectifier le tir.
Une campagne contre la présidence de la république a, en effet, été lancée sur le net sous le hashtag #votre excellence reprenez votre plaque, plaque de la honte, accusant le chef de l’Etat de récupération politique.
Selon Saïda Garach, le président Caïd Essebsi a lui-même fait ce constat en découvrant la plaque qu’il n’avait pas vue au préalable. La conseillère a renvoyé la responsabilité de cette bourde au gouvernorat de Tunis, en précisant que le président a appelé au remplacement de la plaque, en insistant sur la mise en exergue du nom de Belaïd.
«Cette plaque a été préparée par le gouvernorat de Tunis et si vous doutez de la qualité de service de la présidence, comparez donc la plaque de la place Chokri Belaïd avec celle de la statue de Bourguiba à Tunis, qui a été faite par la présidence et la différence est claire», a lancé Mme Garrach, ajoutant : «Dommage que certains se soient attardés sur la plaque oubliant la valeur de l’événement en lui-même».
Bien sûr, et Mme Garrach a tout à fait raison, on n’a peut-être pas assez insisté sur le fait que, lors de sa campagne électorale, M. Caïd Essebsi avait promis de tout faire, une fois élu à la présidence de la république, pour aider à la révélation de la vérité sur l’assassinat de Belaid et que, depuis son entrée au Palais de Carthage, il n’a rien fait pour accélérer les procédures judiciaires… qui font du surplace.
Y. N.
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