Moncef Marzouki persiste et signe : selon lui l’élection présidentielle de 2014 a été falsifiée. «Les morts ont voté lors de ces élections», a-t-il affirmé.
Ces déclarations n’ont rien de nouveau. Il s’agit d’une vieille rengaine ressassée par l’ancien président provisoire de la république et actuel président du parti Harak Tounes Al-Irada, qui a encore du mal, deux ans après, de digérer sa cuisante défaite face à l’actuel président de la république Béji Caïd Essebsi et celle de son ancien parti, le Congrès pour de la république (CPR), qui a perdu les législatives de 2014 et ne dispose plus que de 3 sièges à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Dans un entretien accordé conjointement à la chaîne de télévision tunisienne Wataniya 1 et à la chaîne arabophone française France 24, diffusé dans la soirée du vendredi 24 février 2017, M. Marzouki a aussi déclaré que «le gouvernement actuel a été amené par une ironie de l’histoire», car, a-t-il expliqué, les élections de 2014 ont été falsifiées, ajoutant qu’il détient les preuves de la falsification et qu’il a intenté une procédure judiciaire pour en faire annuler les résultats.
Fidèle à sa vocation d’oiseau de mauvais augure, toujours prompt à faire les plus sombres prédications, M. Marzouki a affirmé que la Tunisie prendrait un très mauvais virage si les prochaines élections seront-elles aussi falsifiées. Selon lui, deux perspectives se présentent aujourd’hui pour la Tunisie : «ou bien les prochaines élections seront libres et transparentes ou bien elles seront de nouveau falsifiées, ce qui menacera le processus démocratique en Tunisie».
Sans surprise, M. Marzouki a, également, tiré à boulets rouges sur les sondages, affirmant qu’il n’a nulle confiance dans leurs résultats, d’autant qu’ils le donnent tous perdant lui et son parti. Et bien qu’il soit médecin de son état, M. Marzouki est du genre à soigner la fièvre en cassant le thermomètre. Et il y va des sondages comme des élections : c’est connu, seuls ceux qui le donnent vainqueur ne sont pas falsifiés !
Dans cet entretien, Marzouki est apparu, comme à son habitude, très tendu et n’acceptant pas la contradiction. Il a d’ailleurs perdu son self contrôle en lançant à la journaliste de Wataniya 1 qui l’interviewait : «Fais ton travail et vérifie tes informations avant de venir !». On a eu droit à ce «clash», suite à une question de la journaliste à propos de son appel à des élections présidentielles anticipées.
Fidèle à sa paranoïa habituelle, l’homme se sent toujours persécuté. Il a, d’ailleurs, dénoncé une campagne de dénigrement (encore une ?) orchestrée par certaines parties qui visent à ternir son image en manipulant les médias. La dernière en date a été déclenchée, selon lui, suite à ses récentes déclarations à la chaîne Al-Jazeera, et dans lesquelles il a… insulté les Tunisiens qu’il a qualifiés de menteurs, hypocrites et autres aménités.
M. Marzouki, qui a visiblement oublié ce qu’il a dit à Al-Jazeera, a fait part de son intention de poursuivre en justice «tous les journalistes corrompus qui ont fabriqué ces informations et déformé ses déclarations». Nous ne perdons rien à attendre… cet énième procès.
À la question de savoir s’il avait l’intention de présenter ses excuses aux Tunisiens qui se sont sentis touchés dans leur amour propre par ses déclarations sur Al-Jazeera, M. Marzouki a opposé un niet catégorique, en déclarant : «C’est aux Tunisiens de me présenter des excuses».
De la part d’un dirigeant politique qui va présenter sa candidature à la magistrature suprême et solliciter le suffrage de ses compatriotes en 2019, une telle répartie est déplacée, de très mauvais goût voire suicidaire. Attendons voir les résultats du prochain sondage!
Abderrazek Krimi
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