Manifestations à Kerkennah (photo d’archives).
Des militaires ont été empêchés, aujourd’hui, par des habitants, de prendre la relève de leurs collègues chargés de la sécurité de l’île de Kerkennah.
Des sources ont indiqué à Kapitalis que des éléments de Hizb Ettahrir et du Front populaire ont empêché, aujourd’hui, lundi 27 février 2017, des militaires venus à bord d’un bateau de débarquer dans l’île pour relever leurs collègues qui assurent la protection des 360 km de littoral et des 13.000 insulaires, dont une majorité de personnes âgées, de femmes et d’enfants.
Joint au téléphone par Kapitalis, Abdeljalil Allouche, secrétaire général de l’Association du développement des îles de Kerkennah (Kyranis), a estimé que si l’Etat n’intervient pas immédiatement, l’île risque de tomber dans quelques jours entre les mains des bandits (contrebandiers et trafiquants de toutes sortes) qui cherchent à y imposer leur loi.
«Derrière ce qui s’est passé, aujourd’hui, il y a la main d’un marin pêcheur prénommé Kamel, qui veut que l’île soit sous son autorité. En l’absence des militaires, n’importe qui, y compris des extrémistes religieux, peut y pénétrer. Ces hors-loi refusent que l’île soit sous le contrôle de l’Etat», a ajouté M. Allouche.
Après avoir chassé, en juillet dernier, les forces de sécurité, ces hors-loi se sont attaqués, aujourd’hui, à l’armée et là, ça craint beaucoup, a encore souligné M. Allouche, qui appelle le chef du gouvernement à exercer ses prérogatives avec plus de fermeté avant que les choses n’empirent.
«Il faut aussi que le ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, originaire de l’île, se manifeste et trouve un compromis avec ces personnes. En tant qu’association, nous pouvons intervenir mais à condition que l’Etat soit derrière nous pour nous appuyer et nous protéger», a-t-il ajouté, sachant que Kyranis est représentée à Kerkennah, Sfax et Tunis, et ses membres sont élus par les habitants de l’île.
Zohra Abid
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