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Merkel aux hommes d’affaires: «Le temps est pour le travail»

Les opérateurs économiques allemands apprécient les compétences dont dispose la Tunisie et sont déterminés à accompagner davantage son développement économique.

Par Wajdi Msaed

La chancelière allemande Angela Merkel a effectué une visite éclair en Tunisie. Une seule journée, le vendredi 3 mars 2017, avec un programme très chargé, entamée par l’audience avec le président de la république, Béji Caid Essebsi, suivi d’une séance solennelle à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), un entretien avec le chef du gouvernement, Youssef Chahed, et une table ronde organisée conjointement par l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), la centrale patronale, et la Chambre tuniso-allemande de l’industrie et du commerce (AHK Tunisie), l’occasion pour les chefs d’entreprises allemandes, accompagnant la chancelière ou installés en Tunisie, de discuter avec leurs homologues tunisiens des défis et du potentiel de coopération économique entre les deux pays.

Une passerelle entre l’Europe et l’Afrique

Angela Merkel qui était accompagnée de Youssef Chahed, a été accueillie au perron du Palais des Congrès de Tunis, par Wided Bouchamaoui, présidente de l’Utica, et Raouf Ben Debba, président de l’AHK. Elle a prononcé une brève allocution devant ce panel d’opérateurs économiques tunisiens et allemands: «Nous avons tout dit; le temps est pour le travail; je suis là pour vous écouter», a-t-elle lancé.

Youssef Chahed a, de son côté, qualifié cette visite d’historique, en rappelant que l’Allemagne est parmi les pays les plus appréciés par les Tunisiens, qui a joué, et continue de jouer, un grand rôle dans l’accompagnement de la transition démocratique.

Rendant hommage aux entreprises allemandes installées en Tunisie, le chef du gouvernement a assuré que toute son équipe autour veillera à l’amélioration de l’environnement des affaires en axant l’effort sur la levée des contraintes administratives, qui «entravent la bonne marche de l’investissement», a-t-il admis.

Pour Bic Mayer, ministre fédéral allemand de l’Economie et de l’Energie, les représentants des 10 entreprises accompagnant la chancelière dans cette visite accordent un grand intérêt à la Tunisie et s’engagent à soutenir ce pays dans son processus de développement afin qu’il devienne une passerelle entre l’Europe et l’Afrique.

Mettant en exergue le potentiel humain et les compétences dont dispose la Tunisie, le ministre allemand a souligné l’importance que revêt la formation par alternance dans le développement de l’entreprise, faisant savoir qu’un groupe de 75 jeunes entrepreneurs tunisiens sont invités en Allemagne pour une session de formation basée sur le thème des techniques de management des entreprises et de vivre, de près, l’expérience allemande dans ce domaine.

Merkel - Chahed à l'Utica

Balance excédentaire en faveur de la Tunisie

«Les 256 entreprises allemandes installées en Tunisie et qui emploient un peu plus de 55.000 personnes assument un rôle primordial dans le développement de ce pays», a déclaré Raouf Ben Debba, ajoutant qu’aucune de ces entreprises n’a quitté le pays après la révolution du 14 janvier 2011 et que le volume des échanges commerciaux enregistré en 2016 entre les deux pays est estimé à 3 milliards d’euros, avec un excédent de 250 millions d’euros en faveur de la Tunisie.

«La présence de cette importante délégation d’hommes d’affaires parmi nous témoigne de l’estime et de la grande confiance en notre pays», a déclaré, de son côté, Wided Bouchamaoui, en soulignant que la réussite de la transition économique en Tunisie nécessite une large participation de la part du secteur privé qui compte beaucoup sur l’apport des partenaires allemands.

Il fait faire davantage d’effort en matière d’investissement pour aider à créer des richesses et répondre aux aspirations des jeunes chercheurs d’emplois, a ajouté la présidente de l’Utica, en estimant que la coopération tuniso-allemande est appelée à s’étendre à toute la région. «Nous pouvons aller ensemble vers les pays limitrophes, en Afrique, et notamment en Libye pour y mener la bataille de la reconstruction», a-t-elle dit en conclusion.

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