Jamel et son avocat (Ph. Jean-Sébastien Gino-Antomarchi, pour Nice Matin)
Souffrant de troubles respiratoires, Jamel Chaieb a porté plainte, vendredi 10 mars 2017, au parquet de Nice, contre Tunisair, qui a oublié ses bouteilles d’oxygène !
Selon nos collègues de « Nice Matin« , l’affaire remonte au 24 mars 2014. Jamel Chaieb montait à bord d’un avion de la compagnie nationale tunisienne, à l’aéroport de Tunis-Carthage, qui devait le ramener à Nice.
Souffrant, depuis des années, d’une fibrose pulmonaire associée à des troubles cardiaques, il prit ses précautions en commandant, à la compagnie aérienne, 2 bouteilles d’oxygène. On lui assuré que tout sera fait pour que son voyage se passe dans les meilleures conditions.
Quelques minutes après le décollage, Jamel Chaieb a des difficultés respiratoires. Il appelle l’hôtesse et réclame son oxygène… Confuse, la dame fait des va-et-vient sans rien lui ramener, avant de lui dire que les bouteilles d’oxygène ont été oubliées!
Dès l’atterrissage de l’avion à Nice, Jamel est pris en charge par les urgences de l’aéroport, où on lui diagnostique une détresse respiratoire aiguë. Il est transféré aux urgences de La Fontonne à Antibes.
Les médecins diagnostiquent une «destruction du système fonctionnel respiratoire due, selon toute probabilité, au manque d’oxygène pendant un temps trop long».
Quelques jours après cet incident, son état se détériore et il devient invalide à 80%. Les médecins le transfèrent, le 31 mars, au centre hospitalier de Cannes. Quatre jours plus tard, il est admis à l’hôpital Nord de Marseille.
Sa vie devient en danger et il lui faut une greffe des deux poumons. Fort heureusement, un donneur compatible est signalé au service de pneumologie du pôle cardiovasculaire et thoracique, quelques jours après son admission à l’hôpital, la transplantation est pratiquée le 9 avril de la même année.
Le frère de Jamel, résidant à Tunis, a porté l’affaire en justice, en Tunisie, mais, selon lui, l’audience a été reportée à 5 reprises, et la procédure traîne toujours.
«Le seul geste que Tunisair a consenti à faire pour mon client, c’est de lui rembourser les bouteilles d’oxygène qu’il n’a pu utiliser. C’est vraiment peu payer pour une vie volée!», déplore Me Jacques Salvaterra, avocat de Jamel Chaieb.
Y. N.
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