La scène du Barcelo, à Gammarth, au nord de Tunis, a accueilli, mardi 4 avril 2017, le trio autrichien Mario Rom’s Interzone et le crooner suédois Jay Jay Johanson.
Par Fawz Ben Ali
Les mélomanes jazzophiles venus savourer la chaleur du jazz des pays du froid ont pu apprécier, en début de soirée un jazz purement instrumental avec Mario Rom’s Interzone, composé de Mario Rom’s à la trompette, Lukas Kranzelbinder à la contrebasse et Herbert Pirker à la batterie.
Mario Rom’s Interzone : un soupçon de funk et de swing
Cette première partie de soirée, soutenue par l’ambassade d’Autriche en Tunisie, est certainement celle qui colle le mieux à la première vocation du festival qui ne cesse de s’ouvrir à tous les genres musicaux, parfois même au détriment de sa première vocation qu’est le jazz.
Après une tournée en Europe, aux Etats-Unis, au Mexique et en Chine, Les Mario Rom’s Interzone débarquent en Tunisie pour défendre un projet musical qui pourrait paraître classique aux premières écoutes, mais qui s’avère finalement une proposition personnelle et moderne avec un soupçon de funk et de swing.
Les trois instrumentistes n’ont pas caché leur enthousiasme d’être en Tunisie et particulièrement dans le cadre de Jazz à Carthage, «un festival bien réputé en Autriche», affirment-ils.
Le contrebassiste Lukas Kranzelbinder a souhaité raconter une mésaventure qu’il a récemment vécue avec un autre pays arabe, le Qatar, où le concert du trio avait été annulé deux semaines avant le Jour J, sans la moindre explication. L’énigme a fini par être percée : «Le jazz serait une musique inappropriée». Les Mario Rom’s préfèrent plutôt rire et se rappeler de cette superbe ambiance en Tunisie, là où le Jazz a toute sa place.
Jay Jay Johanson : entre jazz, trip-hop et musique électro
Vers 22h, la star de la soirée Jay Jay Johanson a fait son entrée sur scène sur ‘‘I love him so’’ au grand bonheur de ses fans à qui il s’était adressé dans une vidéo posté dernièrement sur Facebook où il annonçait en dialecte tunisien son concert en Tunisie.
L’auteur-compositeur et interprète suédois a enchaîné avec ses titres les plus connus comme ‘‘She doesn’t live here anymore’’, ‘‘It hurts me so’’, ‘‘Far away’’, ‘‘Believe in us’’… Le public ne pouvait qu’être sous le charme de celui qu’on appelle «le dandy suédois de la musique».
Arrivé à sa 20e année de carrière et à son 11e album, Jay Jay Johanson n’a encore rien perdu de sa superbe, trouvant toujours le juste équilibre entre le jazz, le trip-hop et la musique électro, une formule musicale portée par une voix aigue et caressante et des textes cafardeux qu’il confie tirer souvent de son journal intime.
Vers la fin de la soirée, l’artiste suédois a révélé son nouveau titre ‘‘You’ll miss me when I’m gone’’, révélé par un clip minimaliste il y a quelques semaines sur Youtube, marquant son grand retour avec un 11e album ‘‘Bury the hatchet’’, dont la sortie est prévue pour septembre 2017.
Malgré l’état de fatigue et de maladie qui étaient assez perceptibles sur sa voix, Jay Jay Johanson a tout de même offert une belle performance au public tunisien qu’il rencontrait pour la première fois, n’hésitant pas à sauter dans la foule; les plus chanceux avaient droit à des selfies, voire des câlins avec leur artiste chéri.
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