La visite officielle qu’effectue Bernard Cazeneuve en Tunisie, aujourd’hui, vendredi 7 avril 2017, sera l’occasion pour le responsable français de discuter du conflit libyen.
En marge de cette visite pendant laquelle il rencontrera le président de la république Beji Caïd Essebsi, le chef du gouvernement Youssef Chahed et le président du l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) Mohamed Ennaceur, le Premier ministre français s’entretiendra, également, avec le chef du gouvernement d’union nationale libyen, Fayez Sarraj.
La France, qui s’est impliquée dans le conflit libyen depuis son déclenchement en février 2011 et qui a contribué militairement à la chute du régime de Kadhafi, se trouve dépassée dans la gestion de la situation dans ce pays aux prises avec l’instabilité, la violence et le terrorisme.
Les Français craignent, surtout, de perdre leur positionnement en Libye au profit d’autres puissances régionales et mondiales, dont notamment la Russie, qui montre un intérêt accru pour cette région et s’implique dans le conflit libyen aux côtés du général Khalifa Haftar.
Les enjeux économiques sont aussi d’une importance capitale pour la France, qui ne veut pas perdre sa position dans la région pour pouvoir avoir sa part du gâteau de la reconstruction de la Libye après une éventuelle fin du conflit. Et à cet égard, la Tunisie est une pièce maîtresse eu égard à ses relations privilégiées avec les différents acteurs du conflit libyen.
Les problèmes relatifs à la lutte contre le terrorisme et à la gestion concertée de la migration clandestine retiennent aussi l’intérêt et l’attention de la Tunisie et de la France.
La Libye s’est, en effet, transformée en plaque tournante entre l’Afrique et l’Europe, par où transitent les immigrés clandestins et où sont souvent entraînés les candidats pour les opérations terroristes en Tunisie et en Europe. Aussi, l’espoir que le conflit inter-libyen trouve une issue pacifique est-il dans l’intérêt aussi bien des Tunisiens que des Français, qui voudraient s’associer pour aider à y parvenir.
Pour la France, dont l’armée est déployée au Mali, la pacification de la Libye est un enjeu important pour éviter la recrudescence du terrorisme dans la région du Sahel.
Abderrazek Krimi
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