Noureddine Taboubi s’entretiendra, le 13 avril 2017, avec une délégation du Fond monétaire international (FMI) en visite en Tunisie.
Par Abderrazek Krimi
Selon le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), cette rencontre sera une occasion pour discuter d’un ensemble de dossiers relatifs à la situation économique et sociale en Tunisie, afin de permettre le déblocage par le FMI de la deuxième tranche du crédit conclu avec la Tunisie au mois d’avril 2016.
Il est à rappeler que cette visite de la délégation du FMI, qui a été reportée à plusieurs reprises, a pour objectif de s’enquérir de l’état d’avancement des réformes économiques convenues avec l’Etat tunisien et qui sont présentées par le FMI comme une condition pour le déblocage des tranches restantes d’un crédit octroyé à la Tunisie d’un montant de 2,8 milliards de dollars.
Allègement de la masse salariale
Parmi ces réformes, la cession par l’Etat tunisien de ses parts dans certaines entreprises publiques, notamment les banques étatiques aux prises avec des difficultés financières, et l’allègement de la masse salariale dans la fonction publique, jugée par le FMI comme un handicap majeur devant le redressement de l’état des finances publiques.
La vision de l’UGTT des réformes économiques en Tunisie et celle du FMI sont, on le sait, aux antipodes l’une de l’autre. Le FMI considère que la relance économique est conditionnée par la mise en route des réformes structurelles et le désengagement de l’Etat de certaines de ses obligations sociales, la situation exigeant certains sacrifices de la part de toutes les parties. L’UGTT considère, au contraire, qu’aucune réforme économique n’est acceptable si elle ne tient pas compte de la situation des travailleurs, qui est déjà très difficile.
Il est à rappeler que deux grandes réformes ont déjà été annoncées par le gouvernement de Youssef Chahed. La première vise à réduire le nombre d’agents publics afin d’alléger les dépenses de l’Etat en matière de salaires, et ce en encourageant les agents et fonctionnaires à prendre la retraite avant terme et à lancer des projets privés. La seconde, annoncée par la ministre des Finances Lamia Zribi, consiste dans la cession des parts de l’Etat dans le capital de plusieurs entreprises en difficulté et opérant dans des secteurs concurrentiels, notamment une banque publique, à savoir la Banque de l’habitat (BH).
Taboubi se laissera-t-il convaincre ?
La question est de savoir laquelle des deux parties réussira à convaincre l’autre? La délégation du FMI parviendra-t-elle convaincre le secrétaire général de l’UGTT de la nécessité de calmer les mouvements sociaux pour permettre la relance de la machine de production, en panne depuis 6 ans, condition sine qua non d’une reprise économique qui aurait un impact positif sur les équilibres financiers et la création des emplois dont la Tunisie a besoin ?
Sachant que les revendications d’augmentations salariales et les mouvements de grève et sit-in, souvent organisés sans tenir compte de la situation économique difficile du pays, obstruent dangereusement l’action du gouvernement, entravent les réformes économiques et bloquent le processus de développement dans le pays.
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