Youssef Chahed se rendra prochainement à Washington pour s’entretenir avec des hauts responsables de l’administration américaine et du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM).
Dans un communiqué publié hier, lundi 17 avril 2017, suite à la mission effectuée par ses équipes à Tunis, du 7 au 18 avril, le FMI a indiqué que «l’économie tunisienne se heurte à de redoutables défis, notamment liés au creusement des déficits extérieur et budgétaire, à l’augmentation de la dette et à un niveau de croissance trop faible pour réduire le chômage».
Ce sont ces difficultés économiques et, notamment, le déséquilibre préoccupant des finances publiques, s’aggravant de jour en jour, qui semblent être le motif principal de la visite de M. Chahed. Ce dernier demandera, en effet, aux responsables américains ainsi qu’à ceux des deux institutions financières internationales d’honorer leur engagement de soutenir la Tunisie dans cette phase difficile de sa transition démocratique.
Il est à noter que l’équipe du FMI, qui s’est entretenue avec M. Chahed et plusieurs membres de son gouvernement chargés des dossiers économiques, s’est enquis de l’état d’avancement des réformes engagées par l’Etat dans les secteurs économiques et sociaux, notamment les réformes fiscale et bancaire, et les questions de la cession par l’Etat d’une partie de ses parts dans des entreprises publiques et de l’allègement de l’effectif et de la masse salariale du secteur public.
En vertu d’un accord signé en avril 2016, le FMI accorde à l’Etat tunisien un crédit de 2,9 milliards de dollars échelonné sur une période de 5 années pour soutenir les réformes économiques envisagées. La deuxième tranche de ce crédit d’un montant de 350 millions de dollars, dont le décaissement était prévu en décembre 2016, a été cependant bloquée à cause du retard enregistré dans la mise en œuvre des réformes convenues entre l’Etat tunisien et le bailleur de fond international.
Selon les déclarations de certains responsables du ministère des Finances, les négociations avec l’équipe du FMI ont abouti à l’accord de déblocage de la somme convenue d’ici la fin d’avril courant.
Selon les déclarations de M. Chahed et de la ministre des Finances Lamia Zribi, la Tunisie compte énormément sur cette seconde partie du crédit pour rééquilibrer son budget et disposer des fonds nécessaires pour lancer les projets de développement dans les régions intérieures, qui connaissent depuis quelques semaines une nouvelle vague de protestations menaçant sérieusement la survie du gouvernement d’union nationale.
Abderrazek Krimi
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