Le juge Ahmed Rahmouni critique les arrestations effectuées dans le cadre de la guerre contre la corruption.
Commentant l’arrestation des affairistes Chafik Jarraya, Yassine Chennoufi et autres milliardaires, qui ont fait fortune grâce à la corruption, à la contrebande et au commerce parallèle, le président de l’Observatoire tunisien de l’indépendance de la justice (Otij) a émis des doutes sur les véritables motivations de ces arrestations, tout en s’inquiétant de l’absence de garantie judiciaire pour les concernés.
Ahmed Rahmouni a estimé que la manière avec laquelle ces interpellations ont été menées et le mystère entourant la partie qui les a ordonnées laissent perplexe.
«La justice et le ministère public n’ont pris aucune décision d’arrestation, et encore moins de détention. De plus, il n’y a aucune déclaration officielle expliquant ces arrestations et le choix des personnes en particulier, ni encore de précision sur leur lieu de détention», a-t-il déploré, ajoutant : «Le chef du gouvernement s’est contenté d’une brève déclaration où il a lancé des mots attendus, suffisants pour que certains se lancent dans un mouvement de soutien».
Ahmed Rahmouni, qui nous a habitués à être très critiques à l’égard des bonnes décisions et à se réjouir de celles qui le sont moins, a tout de même précisé que ses propos ne devraient pas mener à la conclusion qu’il est favorable à la corruption.
Ouf, on a failli le penser…
Pour revenir au droit, qui est le domaine de M. Rahmouni, rappelons que les arrestations ont été effectuées dans le cadre de la loi d’urgence en vigueur dans le pays, et qui permet au ministre de l’Intérieur de mettre en résidence surveillée les personnes susceptibles de constituer une menace pour la sécurité publique et la sûreté de l’Etat, en attendant de constituer des dossiers d’accusation et de les déférer devant la justice. Ce que M. Rahmouni feigne d’ignorer.
Y. N.
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