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Radhia Nasraoui : « Le despotisme est de retour en Tunisie »

Radhia Nasraoui poursuit sa grève de la faim pour protester contre la levée de la protection de son mari, Hamma Hammami, par la garde présidentielle.

Dans un communiqué publié aujourd’hui, mercredi 9 août 2017, Mme Nasraoui explique qu’elle a entamé cette grève de la faim le 11 juillet 2017 pour protester contre la décision du président de la république de lever la protection de son mari, porte parole du Front populaire (FP) qu’elle considère comme «l’une des personnalités les plus menacées par les terroristes en Tunisie, de l’aveu même du cabinet présidentiel et du ministère de l’Intérieur.»

«Je rappelle que la protection de mon mari a été décidée et mise en place par les autorités tunisiennes à la suite des assassinats de deux dirigeants du Front populaire en 2013», indique Mme Nasraoui, en rappelant au passage que les assassinats de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, fondateurs du FP, «auraient été évités si les autorités avaient assumé leur responsabilité et n’avaient pas négligé les menaces qui pesaient sur les 2 opposants.»

En juin dernier, les autorités ont décidé de restreindre la protection de Hamma Hammami aux «activités officielles», sans aucune justification, estime Mme Nasraoui qui se dit «inquiète» pour son mari, «qui lui n’a pas freiné le rythme de ses activités politiques quotidiennes».

Elle indiqué aussi avoir adressé des courriers à deux reprises au président de la république et au chef du gouvernement dans lesquels elle pose la question de sa situation sécuritaire et celle de sa famille. «A ce jour, mes courriers sont restés sans réponse officielle ni action concrète des autorités et cela ne fait que confirmer que les motivations de la levée de la protection de Hamma Hammami sont d’ordre politique. Il s’agit de représailles pour faire taire un opposant gênant, laissé par le pouvoir en place comme une cible facile pour les terroristes», souligne la gréviste de la faim, estimant qu’à travers son mari, c’est le FP qui est de nouveau visé ainsi que toute l’opposition démocratique.

Tout en rappelant que «la sécurité totale et complète n’est plus assurée que pour la famille présidentielle et l’alliance au pouvoir et ce malgré les menaces terroristes et la situation sécuritaire dégradée dans le pays», Mme Nasraoui appelle «toutes les forces démocratiques à la vigilance car le despotisme et les pratiques de l’ancien régime sont de retour dans notre pays».

L’avocate affirme, par ailleurs, qu’elle va continuer sa grève de la faim «en l’absence d’action concrète des autorités» qu’elle considère comme responsables de tout ce qui pourrait lui arriver ou arriver à son mari et à sa famille.

I. B.

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