Karim Aouadhi / Hamza Lahmar : le Club sfaxien plus affûté que l’Etoile du Sahel.
Le Club sportif sfaxien (CSS) a battu hier, dimanche 10 décembre 2017, à Sousse, en match retard de la 7e journée, l’Etoile sportive du Sahel (ESS), par le score de 2 à 1.
Par Hassen Mzoughi
C’est la victoire la plus importante du CSS depuis le début de l’exercice 2017-2018. Elle a été obtenue grâce à deux réalisations de Firas Chouat (11’) et Alaa Marzouki (65’) contre un but de Hamza Lahmar (28’ sur penalty).
Le CSS qui met fin à une longue série de 40 matches sans défaite de l’ESS à Sousse, confirme par ce succès tout à fait mérité un remarquable bond de qualité. En attendant le choc le 23 décembre avec le leader, l’Espérance sportive de Tunis (EST) à Radès.
Les «Noirs et blancs» (26 points) s’imposent désormais comme les prétendants sérieux à la course au titre avec l’actuel leader de Ligue 1 Pro (31 points). Le Club africain (CA) étant, lui, occupé à mettre de l’ordre dans ses rangs, alors que l’ESS fait du surplace, ces deux clubs ne peuvent – pour le moment – courir plusieurs lièvres.
Une formation audacieuse
Le CSS a présenté jusqu’ici un visage plaisant, notamment un jeu d’attaque qui tranche avec la tendance actuelle du championnat. Cette «audace» offensive est le label d’une équipe qui a du caractère, de la motivation, résultat sans doute d’une belle émulation entre les joueurs.
Le CSS a choisi cette saison de puiser dans son cru. Cette option a un côté encourageant pour des jeunes joueurs qui cherchent à gagner des galons. C’est l’ambiance tout à fait indiquée pour reconstruire sur de bonnes bases. L’arrivée de Lassaad Dridi sur le banc sfaxien tombe pile-point car ce technicien a réussi au Club athlétique bizertin (CAB), son précédent club, à réorganiser la formation «jaune et noir» avec un groupe de jeunes lancés dans le grand bain.
Au CSS, il est dans son élément et c’est un bon point à l’actif des dirigeants pour avoir choisi un jeune entraîneur travailleur, ambitieux et bon communicateur.
Meilleure progression
Pourtant le CSS a dû franchir successivement trois caps délicats : le CAB, le CA et l’ESS. Il les a réussis en produisant surtout du beau jeu et de l’enthousiasme, même à 10 face au CA (malgré la défaite). Les Sfaxiens réalisent la meilleure progression parmi les équipes du haut du tableau mais ils gagneront à garder les pieds sur terre et à continuer à travailler dur pour monter un palier.
Face à l’ESS, le CSS a fait valoir sa meilleure cohésion et la solidité de son milieu de terrain, le grand point fort de l’équipe, avec Kingsley Sokari généreux et précieux contre l’ESS, Karim Aouadhi l’homme d’expérience, le talentueux Houssam Louati et le prometteur Firas Chawat, décisif en première période. L’entre-jeu sfaxien a réalisé le match presque parfait, gagnant tous les duels et exploitant la lenteur des médians étoilés pour porter rapidement le danger dans les espaces concédés par les arrières locaux.
Le CSS a dominé la zone médiane physiquement et techniquement notamment en première période et c’est ce qui a fait la différence avec une faible Etoile.
ESS : pourquoi ça traîne ?
C’est la question toute simple que l’on se pose sur le devenir de l’ESS. Arithmétiquement, c’est une vraie saignée : 5 points perdus en 2 matches à domicile face à l’EST et au CSS, mais aussi 8 points gâchés à l’extérieur (2 défaites et 1 nul) devant des équipes du bas du tableau. C’est beaucoup ! Et qu’on n’avance pas l’alibi des blessures et autres griefs des arbitres.
Techniquement, l’ESS n’est pas «sur pied». Et il n’y a pas de honte à le reconnaître. C’est même un vrai chantier. Alors que l’EST, le CSS et le CA ont commencé à reconstruire, avec deux nouveaux entraîneurs pour les deux seconds, l’ESS continue, elle, de traîner, pour on ne sait quelle raison. C’est une aberration de voir l’Etoile (un grand club, n’est-ce pas ?) perdre tant de temps précieux.
Si «la commission technique consultative» chapeautée par Zoubeir Beya n’est plus, et compte tenu de la rupture observée entre le président, Ridha Charfeddine, et quelques soutiens traditionnels du club, les grandes décisions sont remises à l’après assemblée générale. Autrement dit, le comité actuel gère le quotidien et hésite à faire bouger la situation. Pourtant, il faut bien décider au moins pour briser le statu quo.
Décider par exemple sur les cas de certains joueurs qui n’ont pas leur place. Nous pensons notamment aux deux étrangers Amr Marai et Diogo Acosta. Non seulement ils ont coûté les yeux de la tête, mais ils pèsent sur le plan financier. De plus l’attaquant égyptien joue très peu alors que l’avant-centre brésilien – mis sur la liste des départs cette saison – est souvent suspendu. L’ESS donne l’impression de jouer sans attaquants, d’autant qu’Aymen Chermiti reste souvent remplaçant.
Il faudrait bien aussi donner du temps au temps. Les dirigeants doivent, dans le contexte actuel et vu les gros problèmes du club, ne pas leurrer les supporters et leur dire que le plus urgent ce n’est pas la course au titre mais de rendre la confiance au groupe, redémarrer les structures du club et éponger un tant soit peu le gros déficit budgétaire.
CA : un point précieux avant le choc avec l’ESS !
Le CA, avec Bertrand Marchand sur le banc, a ramené hier un point précieux de son déplacement à Zarsis. C’est un résultat bon à prendre en l’absence d’au moins 6 titulaires et avant de donner l’hospitalité à l’ESS, dimanche prochain, 17 décembre à Radès.
Dans un match piège, les Clubistes ont exercé un certain ascendant mais ont manqué de tranchant malgré des opportunités face à une équipe de Zarsis qui a encaissé 13 buts en 13 journées et n’a marqué qu’un but en aurant de matches.
Le CA (15 points) grimpe à la 7e place du classement avec deux matches en moins alors que l’ESZ reste 13e avec deux longueurs d’avance sur la lanterne rouge, l’US Ben Guerdane.
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