Yassine Ayari a remporté l’élection législative partielle en Allemagne, hier soir, dimanche 17 décembre 2017. Parcours d’un islamiste extrémiste.
Soutenu ouvertement par Moncef Marzouki, ex-président de la république par intérim et président du parti Harak Tounes, Yassine Ayari, candidat naturel et caché du parti islamiste Ennahdha, qui a récolté 263 voix sur un total de 1.325 bulletins de vote, a désormais un siège à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Ce blogueur de 36 ans s’est essentiellement fait connaître comme activiste lors de la révolution tunisienne, en janvier 2011, par son fameux mensonge sur le général Rachid Ammar, alors chef d’état major de l’armée de terre, auquel il a attribué le titre de «l’homme qui a dit non», prétendant que dernier a tenu tête à Ben Ali et refusé de faire tirer sur les manifestants. Allégation que le général a lui-même démentie. Pour justifier son mensonge a posteriori, le blogueur a prétendu avoir lancé cette intox pour encourager ses compatriotes à aller jusqu’au bout dans leur soulèvement…
Au lendemain de la chute de Ben Ali, Yassine Ayari, alors installé à Paris, a affiché ouvertement son islamisme, défendant les extrémistes religieux, allant jusqu’à appeler, en 2013, au jihad en Tunisie.
A la mort d’Oussama Ben Laden, ex-chef d’Al Qaïda, tué par un commando américain en Afghanistan, il n’a pas hésité à déclarer qu’il regrettait la disparition du chef d’Al-Qaïda, le qualifiant même de leader exemplaire.
Au lendemain de la destitution de l’ex-président Morsi, membre de l’organisation terroriste des Frères musulmans, en Egypte, et la prise du pouvoir par le général Al-Sissi, Yassine Ayari a cru devoir appeler au jihad en Egypte.
Le blogueur a alors menacé les magistrats, les journalistes, les Rcdistes et les syndicalistes tunisiens «d’être traînés dans la rue jusqu’à la mort». Ce qui lui a valu un procès, suite à une plainte déposée par l’activiste politique Mondher Thabet, cité nommément dans ces menaces. Une condamnation de 6 mois de prison ferme avait alors été prononcée contre Ayari, en 2014.
En décembre de la même année, le blogueur a été interpellé à l’aéroport de Tunis-Carthage, suite à une condamnation par contumace à un an de prison, pour «atteinte à l’honneur de l’armée», prononcé par le tribunal militaire. La peine a été réduite en appel et Yassine Ayari a quitté la prison, en avril 2015.
En 2016, ce même blogueur a été reconnu coupable dans 2 affaires de diffamation et de diffusion de fausses informations relatives au Front populaire dont il a accusé des dirigeants de posséder des fortunes. Il a été poursuivi en justice et les plaignants ont gagné leur procès.
Par ailleurs, des sources ont indiqué que Yassine Ayari, qui travaillait comme ingénieur électronique chez l’opérateur français Bouygues Telecom, aurait été renvoyé pour suspicion de lien avec des filières jihadistes et qu’il a même été fiché « S »… Cette information n’a pas encore été vérifiées, mais elle ne semble pas faire tâche dans le parcours du concerné.
Ce même Ayari, malgré toutes les condamnations et les dépassements cités ci-dessus, a pu déposer sa candidature aux législatives partielles en Allemagne, un pays où il n’a d’ailleurs jamais vécu, et où il est totalement inconnu par la communauté tunisienne qu’il va représenter et dont il va défendre les intérêts sous la coupole du Bardo.
La stupidité et cupidité des partis, dits démocrates, ainsi que le boycott des électeurs, ont contribué à la victoire de cet agitateur extrémiste, et le voilà député. Cherchez l’erreur !
Yüsra Nemlaghi
Législative partielle en Allemagne : Yassine Ayari grâce à Ennahdha
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