Pour célébrer l’anniversaire de l’esclavage par la Tunisie le 23 janvier 1846, ne table-ronde sera organisée demain, mardi 23 janvier 2018, à la Cité des Sciences à Tunis.
La Tunisie fut l’un des premiers pays à bannir cette abjecte forme d’asservissement de l’homme par l’homme.
Le 7 novembre 2017, l’expérience tunisienne de 1841-1846 a été encore une fois à l’honneur : le décret beylical du 23 janvier 1846 est inscrit sur le registre ‘‘Mémoire du Monde’’ de l’Unesco. Mais la Tunisie ne reconnaît toujours pas cette date si importante et qui devrait être inscrite dans la mémoire collective pour ne pas oublier et pour rendre justice aux victimes passées et présentes de cette injustice.
Suite aux demandes incessantes de la société civile et le comité de la convention CERD, le conseil des ministres a finalement approuvé le transfert du projet de loi pénalisant la discrimination raciale devant l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), le 17 janvier 2018.
La table-ronde sur le thème «L’abolition de l’esclavage en Tunisie, et après?» est organisée par le bureau du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (HCDH) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), en partenariat avec l’association M’nemty Heducap. Le but est de rappeler l’histoire de l’esclavage et de son abolition et de revendiquer encore une fois que la date du 23 janvier soit intégrée dans le calendrier des fêtes et commémorations nationales, en tant que jour de célébration de l’abolition de l’esclavage en Tunisie voire même une journée maghrébine, méditerranéenne et africaine de lutte pour l’élimination de la discrimination raciale.
Un premier panel permettra de discuter des formes contemporaines de l’esclavage telles que la traite interne et transnationale des personnes. Afin de prévenir ces phénomènes, la Tunisie s’est d’ailleurs munie de plusieurs instruments juridiques dont la loi-organique 2016-61 du 3 août 2016 relative à la prévention et à la lutte contre la traite des personnes et celle n° 2017 –58 du 26 juillet 2017 notamment son article 19. La première loi a donné naissance à une instance nationale de lutte contre la traite des personnes dont la présidente nous présentera le mandat et le rôle.
Le second panel sera quant à lui consacré au lien entre l’esclavage et la discrimination raciale en Tunisie puisque la Tunisie s’est engagée à adopter une loi pénalisant cette pratique. Suite à une large et longue demande par la société civile et le comité de la Convention CERD, le projet de cette loi vient d’être déposé devant l’ARP.
Ayant majoritairement touché la population noire, l’esclavage continue d’alimenter avec d’autres facteurs le phénomène du racisme qui touche à la fois les noirs tunisiens et étrangers. Dans la manière de percevoir et de parler des noirs en Tunisie, on constate malheureusement que le référentiel de l’esclavage est encore présent.
Les intervenants du deuxième panel nous permettront de mieux comprendre l’histoire et la vie des noirs en Tunisie depuis l’abolition à nos jours notamment la dynamique entre abolition légale et sociale qui sera présentée par le sociologue Abdessatar Sahbeni.
I. B. (avec communiqué).
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