La préparation de l’équipe de Tunisie de football au Mondial de Russie va cahin-caha, menée avec un dilettantisme peu rassurant.
Par Hassen Mzoughi
L’équipe de Tunisie n’a pas encore officiellement programmé le moindre match amical de préparation pour le Mondial 2018 en Russie. Pendant ce temps là, Nabil Maaloul, le coach des Aigles de Carthage, a préféré rester à Doha, au Qatar, auprès de sa famille, et Wadii Jari, le président de la Fédération tunisienne de football (FTF), fait l’autruche.
Chaque fédération représentée au Mondial est tenue de présenter à la Fifa, le 31 janvier 2018 au plus tard, son programme de préparation pour ce qui concerne la période Fifa de mars 2018.
Un stage de «convalescence» au Qatar
Au moment où pratiquement toutes les équipes qualifiées au Mondial ont ficelé leur calendrier des matches amicaux, l’équipe de Tunisie demeure sans aucun match de préparation (on parle vaguement d’un match contre le Costa Rica, le 27 mars 2018) et rien n’indique que la solution est pour demain. A moins d’être contraint, en fin de compte, à prendre le premier venu et de 4e catégorie, en guise de sparring partner, les adversaires de qualité étant déjà pris depuis un mois.
Le plus grave c’est que la Coupe du monde et l’équipe de Tunisie ne sont pas du tout prises au sérieux. L’absence d’un plan de préparation et surtout le dernier «stage» ridicule au Qatar prouvent le laxisme de Wadii Jari, qui continue à soutenir que le pactole de la Fifa est le bénéfice essentiel, et de son «partenaire» Nabil Maaloul, qui croit avoir tout fait avec la qualification.
Le plus curieux jusqu’ici c’est l’attitude désinvolte des membres fédéraux restés muets tandis que Wadii Jari et Nabil Maaloul poursuivaient leur fuite en avant. Le ministère de la Jeunesse et du Sport n’étant qu’un comparse dans l’histoire.
La sélection est rentrée de Doha mais Nabil Maaloul est resté auprès de son épouse et de son fils (qui poursuit ses études sur place). Il est libre de vivre là où il veut, d’entretenir des relations privilégiées avec les Qataris, et plus si affinités, mais est-ce bien indiqué de ne pas rentrer au moins pour présenter du stage à Doha aux médias et au bureau fédéral. Cette attitude désinvolte prouve bien que le vrai motif du choix de Doha n’est pas d’ordre sportif.
Maaloul et Jari croient avoir déjà accompli leur mission avec la… qualification.
Cette façon de négliger les médias est inacceptable. Comme l’est aussi l’indifférence à l’égard des fédéraux qui ont demandé, vainement, à questionner le sélectionneur sur plusieurs points inhérents à ce stage de «convalescence», Maaloul ayant parlé lui-même de retaper le mental et le physique des joueurs.
Des fédéraux qui commencent, enfin, à se réveiller de leur torpeur. Quant à exiger des «explications» convaincantes, on verra s’ils iront au bout de leur audace !
Les autorités compétentes doivent mettre le holà
On ne sait si les fédéraux sont mis sur la touche en ce qui concerne le dossier «Mondial 2018» mais il est temps d’arrêter les errements. Wadii Jari et Nabil Maaloul semblent sur une autre planète et croient avoir la légitimité de gérer seuls la sélection. Le problème c’est que nous sommes en présence de deux ego qui croient avoir sauvé le foot tunisien.
Plus inquiétant, les deux hommes sont tentés par l’appropriation du butin après avoir lamentablement raté, ensemble, la qualification à la Coupe du monde 2014. Cette fois tout baigne. Ils se croient désormais «intouchables» et au dessus de tout après la qualification au Mondial russe. Comme si c’était un exploit après… 4 participations à cette joute mondiale!
Or, au train où vont les événements, il n’est pas exclu de voir la Tunisie passer largement à côté du Mondial. Aux autorités compétentes de mettre le holà…
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