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Espionnage en Tunisie : Marzouk s’interroge sur les dessous d’une intox

Mohsen Marzouk appelle à ouvrir une enquête judiciaire sur l’intox relative à un réseau d’espionnage opérant en Tunisie, diffusée par le journal « Al-Chourouk ».

Le secrétaire général de Machrou Tounes a publié, dans la soirée du vendredi 9 février 2018, un post sur son compte Facebook, où il appelle à enquêter sur les motivations derrière la publication de l’article, où la journaliste Mouna Bouazizi prétend avoir découvert, par un travail d’investigation, un réseau d’espionnage en Tunisie, composé d’homme politiques, d’experts économiques, de directeurs de banques et de cadres et agents sécuritaires.

La journaliste, qui s’est fait une petite notoriété par la diffusion de plusieurs intox, a précisé, dans son article qu’un cadre sécuritaire est impliqué dans ce réseau d’espionnage, basé à la Marsa, et aurait même avoué avoir fourni des rapports à des parties étrangères. Elle a aussi désigné le politicien soi-disant impliqué dans cette affaire par les initiales «M.M», affirmant qu’il fournissait des informations audit réseau contre d’importantes sommes d’argent.

Sur le plateau de Nessma TV, la journaliste a cru devoir préciser qu’il ne s’agit pas de l’ancien président par intérim Moncef Marzouki et que la personne dont elle parle dans son article est un homme politique ayant fondé un parti politique après 2014, dans une allusion limpide à Mohsen Marzouk, secrétaire général de Machrou Tounes, qu’elle a toutefois pris le soin de ne pas nommer.

«J’appelle tout le monde à craindre Dieu dans ce pays où les rumeurs irresponsables enveniment la vie politique», a écrit Mohsen Marzouk.

On notera que le porte-parole du tribunal de première instance de Tunis, Sofiane Selliti, a indiqué que les investigations menées par son département ont révélé que l’affaire ne concerne aucun réseau d’espionnage, mais plutôt des crimes financiers, comme le blanchiment d’argent. D’ailleurs, l’affaire évoquée par la journaliste d’« Al-Chourouk » a été transférée au pôle judiciaire financier.

Face à l’ampleur qu’a pris cette affaire, le ministère public serait peut-être bien inspiré de convoquer la journaliste pour en savoir plus sur cette affaire d’espionnage, si tant est qu’elle existe réellement, et, éventuellement, aussi, les motivations des scoops à répétition dont celle-ci gratifie l’opinion publique et qui s’avèrent souvent de grossières désinformations.

On fera remarquer, au passage, que cette thèse de réseau d’espionnage a beaucoup plu à Borhen Bsaies, le chargé des affaires politiques de Nidaa Tounes, qui a cherché à lui donner foi. Elle a aussi plu au patron de Nessma TV, Nabil Karoui, qui a invité cet improbable tandem et lui a fait l’honneur de ses plateaux.

C’est à croire qu’il y a des parties qui, dos au mur et poursuivies par la justice dans de graves affaires, cherchent à créer un écran de fumée en inventant des histoires abracadabrantes et en leur donnant une résonance dans les médias.

Y. N.

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