Le député Mondher Bel Hadj Ali a accusé la chaîne privée d’El-Hiwar Ettounsi d’avoir censuré ses propos sur Ennahdha lors de son passage dans l’émission Klem Ennes.
Dans un post publié sur son compte Facebook, mercredi 21 février 2018, le député du Bloc national a indiqué avoir été surpris de constater que 30 minutes de ses propos enregistrés dans l’émission « Klem Ennes », présenté par Elyes Gharbi, ont été supprimés.
«Apparemment, la censure est de retour dans les télévisions. A priori, il n’est plus permis de critiquer « sa majesté » le mouvement Ennahdha dans les médias», a écrit M. Bel Hadj Ali, ajoutant : «Près de 30 minutes de mes propos ont été supprimées dans cette émission, et comme par hasard, j’y avais parlé de la charge financière supplémentaire qu’Ennahdha a constitué pour le budget de l’Etat et de ses répercutions dans les années à venir. J’avais argumenté mes propos avec des chiffres et des documents juridiques».
Mondher Bel Hadj Ali s’est, par ailleurs, interrogé sur les raisons qui ont fait «perdre son sang froid» au parti présidé par Rached Ghannouchi, au point de recourir à la censure et de s’attaquer à la liberté d’expression.
«Après l’islam politique qui a progressé et est devenu démocratique… à priori nous sommes entrés dans une phase de démocratie nahdhaouie», a-t-il ironisé.
Dans ce contexte, nous ne pouvons pas ne pas penser à la visite que Saida Akremi, avocate et épouse de l’ancien ministre de la Justice, Noureddine Bhiri, avait rendu, en 2012, à Sami El-Fehri, dans sa cellule à la prison de Mornaguia. Les deux intéressés n’ayant jamais divulgué le contenu de leurs discussions lors de cette entrevue, dont l’objet demeure à ce jour mystérieux, on ne peut ne pas établir un lien entre cette visite et la ligne éditoriale pro-islamiste d’Al-Hiwar Ettounsi.
E. B. A.
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