Le tapis tunisien n’est pas au chapitre de la mort, comme le prétendent certains experts. Des mesures sont prises par les autorités publiques pour assurer sa pérennité.
Par Hamma Hanachi
Le secteur du tapis est en crise en Tunisie, et ce n’est pas nouveau. Tant de fois, lors de séminaires, de rencontres et autres débats, on a annoncé sa mort à terme, une mort lente. À coups d’études et de recherche des solutions, les responsables essaient de sauver le naufragé.
Un don turc pour sauver le tapis tunisien
Taoufik Mediouni, directeur général du Centre technique de création, d’innovation et d’encadrement du tapis et du tissage (CITT), se bat de toutes ses forces pour redonner au métier ses lettres de noblesse. Sa dernière prise (après celle de la salle d’exposition à Tunis) est un terrain appartenant à la Société de commercialisation des produits de l’artisanat (Socopa), jouxtant l’Office national de l’artisanat (ONA) à Denden, à l’ouest de Tunis, qu’il a aménagé, transformé et baptisé en Pôle de développement du tapis et des tissages.
Le vendredi 16 mars 2018, profitant de la Journée nationale de l’artisanat et de l’habit traditionnel, Selma Elloumi Rekik, ministre du Tourisme et de l’Artisanat, a inauguré ce pôle «qui a, déclare-t-elle, pour principal objectif d’accompagner et d’aider les artisans de la branche à y introduire de nouveaux moyens et des procédés de fabrication et de design et de promouvoir la rentabilité des activités du tapis afin d’entretenir et préserver le patrimoine artisanal».
La récente conquête du CITT, dont le directeur n’est pas peu fier, est une subvention de 1,308 million de dinars tunisiens (MDT) accordée par l’Etat turc à travers l’association Tika, celle-là même qui a fourni des camions de ramassage des poubelles à la municipalité de Tunis.
Une unité de restauration des tapis traditionnels
Ce don est destiné à la mise en place d’une unité de nettoyage, de lavage et de restauration des tapis traditionnels. Et repose sur une technique de lavage inédite en Tunisie et ce, grâce à l’utilisation de deux chaînes semi-automatiques conçues spécialement pour le nettoyage du tapis.
Ces machines permettront un nettoyage complet à travers les étapes de dépoussiérage et nettoyage, de lavage, d’essorage, de séchage et de finissage.
Outre cette unité d’ennoblissement et du lavage du tapis, le pôle sera consolidé d’une unité de recherche et de documentation, d’une autre dédiée à l’expérimentation et d’une troisième spécialisée dans le design du produit.
L’ambassadeur de Turquie, Ömer Faruk Dogan, ravi de cette coopération, annonce un «projet de formation et de perfectionnement au profit d’une centaine de jeunes artisans tunisiens en Turquie.»
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