Hafedh Caïd Essebsi veut écarter Youssef Chahed de la présidence du gouvernement pour se créer un boulevard par la suite. Mais quelqu’un doit lui expliquer, son père par exemple, qu’il est en train de nous pomper l’air et qu’il doit arrêter de faire de la politique pour vaquer à ses anciennes occupations.
Par Mohamed Sadok Lejri *
Béji Caïd Essebsi (BCE) ne doit pas répéter l’erreur qu’ont commise Bourguiba et Ben Ali. Manifestement, le vénérable vieil homme qui préside actuellement la Tunisie tient absolument à garantir à son fils, Hafedh Caïd Essebsi (HCE), un avenir politique des plus radieux; sauf que ce dernier est un fils à papa capricieux qui n’a pas la tête de l’emploi, et ce ne sera donc guère évident pour lui.
Il peut toujours rêver !
HCE ne ressemble pas aux mercenaires qu’il a engagés, tels que Borhen Besaïes et Wissem Saïdi. Ces derniers ont toujours fait de la politique; ils ont milité au sein de l’Union générale des étudiants tunisiens (Uget) lorsqu’ils étaient étudiants et ne se sont jamais trop éloignés des sphères de la politique et du militantisme. Ils sont issus du peuple et ne doivent leur situation actuelle qu’à leur «mérite personnel» et non à leur nom. Le jour où il n’y aura plus rien à grignoter, ils iront tapiner pour quelqu’un d’autre.
Les ambitions politiques de HCE sont tout à fait légitimes, mais elles ne doivent se réaliser au détriment de l’avenir de la Tunisie. En effet, libre à Caïd Essebsi junior de faire le vide autour Youssef Chahed, issu de son propre parti, pour se créer un boulevard par la suite (c’est ça la politique, mais il peut toujours rêver), toujours est-il que l’éviction du chef du gouvernement, annoncée imminente, sera une mauvaise chose pour ce pays car ce dernier est un des rares dirigeants tunisiens à être mû par des intentions saines, honnêtes, et qui peut se prévaloir de sa probité.
Depuis qu’il occupe ce poste important, il fait tout ce qui est en son pouvoir pour relancer l’économie et lutter efficacement contre le terrorisme et la basse crapulerie des affairistes qui entourent les gouvernants et les gouvernements et qui envahissent les institutions de ce pays.
Mais, hélas, les problèmes de ce pays sont tellement profonds qu’ils exigent une multitude de refontes structurelles et un changement radical des mentalités et des comportements. Donc, écarter Youssef Chahed ne rime à rien.
Qu’il arrête de nous pomper l’air !
Il est temps que HCE comprenne qu’il est haï et méprisé par la quasi-totalité des Tunisiens. Quelqu’un doit lui expliquer qu’il est en train de nous pomper l’air et qu’il doit arrêter de faire de la politique pour vaquer à ses anciennes occupations.
C’est un type insignifiant qui croit qu’il a un destin politique, c’est un fils à papa qui ne connait que dalle à la réalité du pays et, last but not least, il est aussi charismatique qu’un merlan. Personne ne donne cher de son avenir politique. Le demeuré et ses mercenaires devraient nous lâcher la grappe pour une fois. Franchement, y en a marre de cette pègre qui cherche à prendre le pouvoir par tous les moyens pour se sucrer davantage.
* Universitaire.
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