Malgré la courte défaite (0-1), la Tunisie a livré un bon dernier test match face à l’Espagne.
L’équipe de Tunisie rejoint aujourd’hui, lundi 11 juin 2018, son camp de base, l’Imperial Park Hotel, un établissement 5 étoiles de 139 chambres, sis à 35 km de Moscou, à proximité d’un complexe d’entraînement. Elle y séjournera durant le premier tour.
Par Hassen Mzoughi
Après une séance d’entraînement à Krasnodar pour éliminer la fatigue, sans Ali Maaloul laissé au repos pour une petite douleur à la cuisse, hier dimanche, au lendemain de la rencontre amicale face à l’Espagne (0-1), l’équipe de Tunisie entame la dernière ligne droite avec la préparation pour le match face à l’Angleterre, lundi prochain, 18 juin à Volgograd.
Sélectionneur et joueurs affirment avoir fait le plein de confiance après trois «gros matches» face au Portugal, à la Turquie et à l’Espagne. Nabil Maaloul ne s’empêche pas de dire que suite à «cet excellent rendement», samedi à Krasnodar, l’équipe de Tunisie est sur une très bonne courbe. Et il affiche son enthousiasme : «Ce n’est pas facile de bloquer un adversaire de cette qualité comme l’Espagne. Notre équipe est privée de joueurs clé, pas l’Espagne. Après cette prestation contre les champions du monde et d’Europe, nous pouvons être confiants. Le deuxième tour? Je pense que nous avons les moyens de faire mieux et d’aller en quart de finale».
Dernier match international de Mathlouthi ?
C’est évident, le coach place haut la barre en communiquant l’envie aux joueurs d’aller chercher l’exploit le plus loin possible. Gareth Southgate, l’entraîneur de l’Angleterre parle, lui, de remporter la Coupe du monde. Le boulot des coaches n’est-il pas de gonfler leur équipe?
Nabil Maaloul a changé en dernière minute l’équipe qui devait affronter l’Espagne. À la surprise générale, il a titularisé Aymen Mathlouthi dans les buts ce qui n’était pas du tout dans la logique des derniers matches amicaux où ce dernier a gardé le banc des remplaçants.
Classé troisième gardien par le sélectionneur, derrière Mouez Hassen et Farouk Ben Mustapha, maintenu malgré tout sur la liste des 23 comme pour imiter Abdelmajid Chetali en 1978 (Sadok Sassi Attouga déclassé au profit de Mokhtar Naili), l’ex-portier de l’Etoile sportive du Sahel (ESS) a peut être disputé son dernier match international, samedi dernier, contre l’Espagne. Nabil Maaloul remettra Mouez Hassen dans les buts, derrière une défense plate composée de Syam Ben Youssef et Yassine Meriah dans l’axe, Dylan Bronn et Ali Maaloul sur les flancs.
Maaloul abandonne la formule à trois axiaux
Le sélectionneur tunisien est resté convaincu, jusqu’à la dernière minute, de l’importance d’une formule à trois axiaux, avec un stoppeur destiné à «prendre» Harry Kane et Romelu Lukaku, les deux pointes respectivement anglaise et belge. Désormais, il abandonne cette démarche un peu trop risquée car pas suffisamment rodée et surtout parce que Meriah et Ben Youssef ne s’y adaptent pas. En plus Benalouane, le 3e axial face à l’Espagne, n’a pas apporté le plus attendu de lui, même s’il ne fallait pas espérer davantage d’un défenseur qui ne joue pratiquement pas avec Leicester.
Mettre trois défenseurs dans l’axe ne rend pas une défense plus solide. La preuve, samedi dernier contre l’Espagne, lorsque Diego Costa s’est joué seul de 4 arrières, avant de passer la balle du but à Iago Aspas.
Mais encore, jouer avec deux latéraux strictement défensifs ne garantit pas la sécurité. L’équipe de Tunisie a tout de même encaissé 5 buts en 3 matches avec ou sans 3 axiaux. Il faudra serrer plus les vis pour éviter de mauvaises surprises face aux véloces anglais et belges.
Pourquoi donc se priver de ses atouts et mettre Dylan Bronn à droite de la défense et bien sûr Ali Maaloul à gauche. Défenseur central de métier, Bronn s’impose devant Hamdi Naguez par sa meilleure solidité qu’il apporte même à l’axe central. De ce côté droit, il n’y a pas risque de grand danger. Côté Ali Maaloul, un latéral porté vers l’attaque, la couverture est essentielle soit par Meriah dans la première moitié du terrain soit par Ferjani Sassi (ou Ben Amor) dans la seconde.
Khaoui, Sassi, Skhiri et Badri : quatuor du milieu
Au milieu de terrain, Seîf Eddine Khaoui devrait garder sa place. Titulaire contre l’Iran, le Costa Rica, le Portugal, la Turquie et l’Espagne, le Troyen, quoique parfois hésitant, bénéficie de la confiance du coach, d’autant que Mohamed Amine Ben Amor vient juste de revenir de blessure.
Khaoui devrait donc être associé à Ferjani Sassi, Ellyes Skhiri et Anice Badri pour former le quatuor du milieu de terrain.
Contre l’Espagne, Nabil Maaloul a choisi d’aligner Fakhreddine Ben Youssef sur le côté et Naim Sliti comme attaquant «avancé». Mais Ben Youssef pourrait très bien faire l’affaire en étant plus dans l’axe de l’attaque. Techniquement moins doté que Sliti, Wahbi Khazri voire Saber Khalifa, il a l’avantage de peser sur la défense adverse par son gabarit athlétique (duels et jeu aérien).
Et si Fakhreddine Ben Youssef était aligné contre l’Angleterre ?
Avec la confirmation officielle d’un retour de Wahbi Khazri, Fakhreddine Ben Youssef n’aura pas la chance de commencer face à l’Angleterre. Naim Sliti jouera alors à gauche et Anice Badri sera décalé sur le côté droit de l’attaque.
Si Khazri était encore «préservé», Ben Youssef serait alors associé à Sliti en attaque. Sachant que le sélectionneur de l’équipe de Tunisie a décidé de ne pas jouer avec un avant centre «franc», d’où le choix de ne pas retenir Hamdi Harbaoui et Ahmed Akaichi.
Bonne ou sujette à des réserves, cette formule «sortie» des derniers matches amicaux a le mérite de la stabilité et de l’équilibre. Maaloul devrait tout de même annoncer l’équipe rentrante comme l’a fait, il y a deux jours, son collègue anglais.
Ainsi, face à l’Angleterre, on devrait trouver une formation rentrante composée à un élément près de Mouez Hassen, Dylan Bronn, Ali Maaloul, Syam Ben Youssef, Yassine Meriah, Ferjani Sassi, Seîf Eddine Khaoui (Mohamed Amine Ben Amor), Ellyes Skhiri, Anice Badri, Naim Sliti et Wahbi Khazri (ou Fakhreddine Ben Youssef).
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