La commémoration du dixième anniversaire de la disparition de Mohamed Charfi, l’intellectuel, le militant et l’homme politique, se tiendra le 30 juin 2018 au Mövenpick Hotel Gammarth, à Tunis.
Né le 11 octobre 1936 à Sfax et mort le 6 juin 2008 à Tunis, Mohamed Charfi est juriste et intellectuel engagé, partisan d’une laïcité «raisonnée».
Humaniste, il a présidé la Ligue tunisienne des droits de l’homme avant d’être nommé à la tête du ministère de l’Éducation en 1989.
En 1994, après avoir démissionné du gouvernement, il continue à militer pour une Tunisie démocratique. Il est l’initiateur du «Manifeste de la République» qui dresse un réquisitoire sévère du régime de Zine el-Abidine Ben Ali. Il s’investit également, de manière intense, sur la scène internationale : il est notamment membre du groupe de haut niveau créé en 2005 sous le patronage des Nations unies et qui conduit à la création de l’Alliance des civilisations.
Il est l’auteur de nombreux ouvrages, notamment ‘‘Islam et liberté : le malentendu historique’’, Paris, Albin Michel, 1999; ‘‘Introduction à l’étude du droit’’, Tunis, Cérès, 2003 ; et ‘‘Mon combat pour les Lumières’’, Léchelle, Zellige, 2009, préfacé par Bertrand Delanoë.
Une journée de conférences et de débats aura lieu à l’occasion de la commémoration du 10e anniversaire de sa mort.
Parmi les orateurs, qui présenteront des témoignages sur la vue et le parcours de Mohamed Charfi, on annonce Mohamed Ayadi, membre du conseil de surveillance du groupe Chaïbi, ancien secrétaire général du ministère de l’Education et des Sciences, Abdessalem Ben Ayed, chef d’entreprise, ancien député et ancien président de la Chambre de Commerce de Sfax. Cette séance sera modérée par l’un des amis du défunt, l’ancien ministre Ahmed Smaoui.
Quatre séances de réflexion et de débat sont aussi au programme, sous les thèmes qui ont constitué les axes d’intérêt du défunt et les sujets de certains de ses livres: «Qu’est-ce qu’être libre aujourd’hui ?»; «Qu’est-ce que l’égalité aujourd’hui?»; «Qu’est-ce qu’être musulman aujourd’hui ?» et «Qu’est-ce qu’être maghrébin aujourd’hui ?»
Parmi les intervenants, on citera Hamadi Redissi, professeur de sciences politiques; Marc Pierini, chercheur auprès de Carnegie Europe, ancien ambassadeur de l’Union européenne en Tunisie; Khedija Chérif, sociologue, ex-présidente de l’ATFD et ex-vice Présidente de la LTDH; Carmen Romero, ancienne membre du Congrès des Députés (Espagne) et ancienne députée européenne; Kalthoum Meziou, professeure de droit et ancienne doyenne; Bertrand Delanoë, ancien maire de Paris; Ali Mezghani, professeur de droit; Raja Ben Slama, professeure des universités et psychanalyste; Mohamed Janjar, directeur-adjoint de la Fondation du Roi Abdel-Aziz pour les études islamiques et les sciences humaines à Casablanca; Soukaïna Bouraoui, professeure de droit, directrice du centre Cawtar; Mustapha Kamel Nabli, professeur d’économie, ancien gouverneur de la Banque centrale de Tunisie; Georges Morin, enseignant universitaire en sciences politiques; Sadok Belaid, professeur de droit et ancien Doyen; et Mounir Charfi, journaliste, ancien secrétaire général de la LTDH.
I. B.
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