Le journaliste marocain Hamid Al-Mahdaoui, directeur du site «Badil», a été condamné à 3 ans de prison, pour avoir ouvert les manifestations du Rif, au Maroc. Mais cela n’a pas ému Moncef Marzouki, grand défenseur des droits de l’homme devant l’Eternel.
L’ex-président provisoire tunisien, candidat malheureux à sa succession en 2014 et président du parti Harak Tounes Al-Irada, a l’indignation à géométrie variable.
Il dénonce les atteintes à la liberté en Egypte sous la présidence d’Abdelfattah Sissi, mais pas dans la Turquie de Recep Tayyip Erdogan, qui a mis en prison des milliers de journalistes, de hauts cadres de l’Etat, d’officiers militaires, d’universitaires et d’artistes, dont le seul crime et de s’opposer à sa dictature. Non seulement il ne dénonce pas les dérapages dictatoriaux du président islamiste turc, mais il se félicite pour sa réélection et y voit même un signe annonceur de son propre retour au palais de Carthage, que Dieu nous en préserve.
Par ailleurs, M. Marzouki ne trouve pas de mots assez forts pour dénoncer les médias tunisiens, qui bénéficient pourtant d’une grande marge de liberté et d’indépendance vis-à-vis du pouvoir en place, et il ne rate aucune occasion pour traiter ces médias de tous les noms d’oiseaux : vendus, mafieux, au service des lobbys de la corruption, etc., mais il se garde bien de piper le moindre mot sur le manque de liberté au Qatar, pour les journalistes comme pour tous les citoyens, cet émirat moyenâgeux étant, on le sait, son principal protecteur et bailleur de fonds.
M. Marzouki, qui a vécu et fait ses études au Maroc, où son père, collaborateur avec les colonisateurs français, a trouvé refuge après l’indépendance de la Tunisie, n’a jamais osé critiquer les abus contre les droits de l’homme et la liberté de la presse dans ce pays, qu’il considère comme le sien propre. Ainsi, à chaque fois que des opposants y sont réprimés ou que des journalistes y sont poursuivis en justice, il tourne la tête et regarde ailleurs. Très dignement et très courageusement…
Nous aimons tous le Maroc et nous le tenons pour un second pays pour lequel nous souhaitons, ainsi qu’à sa population, tout le bien du monde, mais nous ne pouvons nous taire quand le pouvoir y manque aux exigences du respect des droits et des libertés. Car, contrairement à Moncef Marzouki, nous n’avons pas l’indignation à géométrie variable, et les abus nous choquent toujours, quels que soient leurs auteurs et le respect que nous leur vouons.
Aussi, quand nous écrivons que cet homme est un menteur, un hypocrite et un agent de pays étrangers, personne ne nous paye pour le faire et nous ne roulons pour aucun lobby. Nous cherchons seulement à faire notre travail honnêtement, en informant les Tunisiens et en ouvrant leurs yeux sur le vrai visage d’un caméléon politique, sans foi ni loi ni valeurs. Un valet de Moza, Erdogan et M6…
Imed Bahri
Tunisie : Moncef Marzouki appelle à un soulèvement contre la démocratie
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