Le mouvement islamiste Ennahdha a réitéré son appel au chef du gouvernement, Youssef Chahed, à ne pas présenter sa candidature aux élections présidentielles de 2019.
Dans un communiqué publié hier soir, lundi 16 juillet 2018, le bureau politique du parti de Rached Ghannouchi a appelé les forces politiques et sociales à reprendre le dialogue afin d’apaiser la situation et trouver des solutions à la crise actuelle dans le pays.
«Le mouvement réitère son appel au gouvernement à mettre en oeuvre les réformes économiques convenues dans l’Accord de Carthage II. Son chef ne doit pas se présenter aux élections de 2019 comme l’avait demandé le président du mouvement, Rached Ghannouchi, lors de la réunion tenue ce matin», lit-on dans le communiqué, par allusion à la réunion des signataires de l’Accord de Carthage II, hier, au palais de Carthage, sous la présidence du président de la république Béji Caïd Essebsi, et à laquelle ont pris part le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Mohamed Ennaceur, du chef du gouvernement, Youssef Chahed, et des représentants des deux grands partis de la coalition, Rached Ghannouchi (Ennahdha) et Hafedh Caïd Essebsi (Nidaa Tounes), ainsi que les patrons des deux grandes organisations nationales: Noureddine Taboubi (UGTT) et Samir Majoul (Utica), réunion qui a abouti au maintien du gouvernement et de son chef, qui auront pour mission de poursuivre les réformes envisagées et d’assurer la relance économique.
Le mouvement islamiste a, par ailleurs, appelé Youssef Chahed à rendre le travail du gouvernement plus efficace et à faire au plus vite un remaniement ministériel pour combler les lacunes existantes.
En d’autres termes, Ennahdha a réitéré son soutien à Chahed, contre la volonté du président Caïd Essebsi et de son fils, ainsi que de l’UGTT, qui exigeaient son départ, en contrepartie d’un engagement de sa part à ne pas se présenter à la présidentielle de 2019. Le but recherché: faire le vide devant une éventuelle candidature de Rached Ghannouchi, sachant que Chahed est aujourd’hui la personnalité la plus populaire en Tunisie, selon tous les sondages d’opinion.
Ce n’est donc pas un cadeau qu’Ennahdha a donné à Chahed, puisque le parti islamiste a fait de ce dernier un obligé et, en quelque sorte aussi, un otage.
E. B. A.
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