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Réunion de l’Accord de Carthage : Toujours dans l’impasse

Poignée de main entre Caïd Essebsi et Chahed : Je t’aime, moi non plus!

Après trois heures de discussion, la réunion d’aujourd’hui, lundi 16 juillet 2018, au Palais de Carthage, des responsables des partis et des organisations nationales signataires de l’Accord de Carthage II n’a pas fait bouger les lignes. 

La réunion s’est tenue sous la présidence du chef de l’Etat, Béji Caïd Essebsi, en présence du chef de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Mohamed Ennaceur, et du chef du gouvernement, Youssef Chahed, ainsi que des chefs des partis et des organisations impliquées dans l’Accord. Mais les positions n’ont pas du tout évolué par rapport à ce qu’elles étaient, il y a 2 mois, lorsque les négociations ont été suspendues par le président Caïd Essebsi.

Nidaa Tounes, par la bouche de son directeur exécutif Hafedh Caïd Essebsi, continue à exiger le départ du chef du gouvernement. Le contraire nous aurait étonné. Le parti Ennahdha, par la bouche de son président Rached Ghannouchi, défend une position médiane puisqu’il soutient le maintien du chef du gouvernement et le changement de quelques ministres qui n’auraient pas donné satisfaction, et ce pour préserver la stabilité gouvernementale dont a besoin le pays et à laquelle ses partenaires internationaux, notamment les principaux bailleurs de fonds (FMI, Banque mondiale, Union européenne…), sont très attachés.

On peut dire aussi que la manœuvre tentée, hier soir, par le président Caïd Essebsi en appelant le chef du gouvernement à démissionner, dans l’entretien diffusé par la chaîne Nessma TV, ne semble pas avoir donné ses fruits.

M. Béji Caïd Essebsi, qui soutient son fils dans sa guéguerre contre Youssef Chahed, croyait pouvoir infléchir la position d’Ennahdha en se réclamant ouvertement et clairement pour la première fois pour le départ du chef du gouvernement. Mais c’est raté… Ennahdha semble avoir enfin compris que Béji Caïd Essebsi est un homme du passé et qu’il n’a point d’avenir, et encore moins de poids politique y compris au sein de son propre parti, Nidaa Tounes. Il est en d’autres termes une carte totalement grillée qui ne saurait être d’aucune utilité à l’approche des élections présidentielles et législatives de 2019 qui vont sans doute donner un nouveau paysage politique… dominé par le parti islamiste.

 

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