Hamdi Meddeb doit mettre encore la main à la poche pour étoffer son équipe.
L’Espérance sportive de Tunis (EST), le champion sortant, entame la nouvelle saison avec des incertitudes, touchant aux trois compartiments de jeu de son équipe senior de football. Peu active lors du mercato d’intersaison, elle doit se renforcer en urgence par 3 ou 4 joueurs de niveau international.
Par Hassen Mzoughi
L’Espérance a souffert mardi soir, 17 juillet 2018, avant d’arracher la victoire face à Kampala City pour le compte de la 3e journée de la phase de groupe de la ligue des champions. Une victoire obtenue au terme d’une prestation sans relief, car à l’exception de l’Algérien Youcef Blaili, le seul «sang et or» en vue lors de ce match, l’EST a affiché des limites graves devant une faible équipe ougandaise. Elle a attendu les deux dernières minutes pour faire miraculeusement la différence mais ce match a eu l’effet d’un choc pour le président du club, Hamdi Meddeb et des supporteurs. Seul le coach Khaled Ben Yahia sort du rang et vante le mérite de son équipe et la qualité de son rendement.
Rumeur de démission !
Le président du club a été très contrarié par la petite prestation de son équipe. Si l’EST a connu telles difficultés face à un adversaire aussi faible, que se passerait-il face aux ténors du continent à partir des quarts de finale ?
La colère et l’angoisse des supporteurs sont compréhensibles mais la rumeur d’une démission de Hamdi Meddeb laisse la porte ouverte à plusieurs hypothèses. Le communiqué publié, hier, jeudi 19 juillet, annonçant la tenue d’une assemblée générale élective, sans en préciser la date, est un simple appel au soutien au président de l’EST, dont la présence à la tête du club est jugée «vitale». Et si Hamdi Meddeb exprime à juste titre un ras-le-bol face à des écarts de quelques supporteurs, cette «menace» répétée de lâcher le club, parce qu’il se plaint aussi de problèmes de santé, selon des sources proches du club, ne change rien à la situation.
L’homme apporte énormément à l’EST, pas uniquement au football. Seulement, le club ne s’est pas montré particulièrement actif sur le mercato.
Champions de Tunisie… grâce à la faiblesse des adversaires.
Elle n’a pas liquidé le problème de la défense
Le constat est le suivant : l’EST n’a rien fait cet été pour renforcer ses rangs notamment le secteur défensif, son talon d’Achille qui lui a coûté la grosse déception l’année dernière en Ligue des champions africaine. On n’est donc pas sorti de l’auberge.
L’Espérance n’a qu’un seul défenseur central, Chamseddine Dhaouadi. L’autre axial, Ali Machani est remis d’une grave blessure, mais n’a toujours pas retrouvé son poste et Ayman Ben Mahmoud est encore un réserviste.
Quant à Khalil Chammam, reconverti en défenseur central, il n’est finalement qu’une solution provisoire. Sans oublier le départ du jeune axial Montassar Talbi pour le championnat turc.
L’Espérance n’a donc pas réussi à liquider le problème. Elle est toujours dans l’obligation d’ajouter un, et même deux défenseurs tunisiens, pour ne pas concurrencer le trio étranger Frank Kom, Fousseny Coulibaly et Youssef Blaili.
Dans sa version actuelle, l’EST n’est pas en mesure de parier sérieusement sur un couronnement en Ligue des Champions, pourtant son objectif pour l’année du Centenaire, 2019.
Manque la complémentarité et d’équilibre
Le dispositif humain actuel manque la complémentarité et l’équilibre : à l’entre jeu, l’EST a besoin d’un joueur capable de diriger le jeu et de fournir des balles à la ligne d’attaque, qui n’est d’ailleurs pas à son meilleur niveau, en raison du manque de disponibilité, pour blessures répétées, de Taha Yassine Khenissi et Haythem Jouini.
Si Ferjani Sassi n’a pas été convenablement remplacé, Coulibaly ne se montre pas aussi percutant depuis la dernière partie de la saison dernière. Seul Frank Kom garde le niveau requis, celui de sa deuxième moitié de la saison passée et il sera utile plutôt dans le rôle de relayeur.
On peut dire que l’Espérance s’en est tirée à bon compte après un match calamiteux mardi dernier à Rades. Or pour le match retour, dans une dizaine de jours à Kampala, Khaled Ben Yahia aura tout intérêt à verrouiller sa défense qui a donné des sueurs froides aux supporteurs.
Il faudrait des solutions et vite pour se présenter au championnat de Tunisie et à la dernière phase, à partir des quarts, de la Ligue des champions, avec des garanties permettant de négocier le challenge.
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