L’émir du Qatar Cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani a promis ce mercredi 15 août 2018, à l’issue d’une rencontre à Ankara avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, que son pays fournirait 15 milliards de dollars d’investissements à la Turquie.
Cette annonce intervient dans un contexte d’effondrement de la monnaie turque sur fond de crise diplomatique avec les Etats-Unis, provoquée par la décision du président américain Donald Trump de doubler les droits de douane sur l’aluminium et l’acier turcs, ce qui a provoqué une forte dévaluation de la livre turque de l’ordre de 40% en quelques jours.
La promesse d’investir 15 milliards de dollars, principalement dans le secteur bancaire, vise à empêcher une crise économique d’envergure, mais aussi à apaiser les craintes de nombreux investisseurs qataris qui disposent en Turquie de pas moins de 20 milliards de dollars d’investissements.
La Turquie possède depuis l’année dernière une base militaire au Qatar d’une capacité de 3000 soldats.
La Turquie a pallié aux besoins du Qatar suite à l’embargo imposé par ses voisins depuis juin 2017.
La Turquie est le grand frère du Qatar, la puissance régionale qui soutient le petit émirat détesté par ses voisins du Golfe. Si le régime turc tombe, le Qatar sera isolé et n’aura plus de soutien de la part d’une puissance régionale d’envergure.
Si la Turquie d’Erdogan tombe, le Qatar sera isolé et affaibli ainsi que tous les islamistes, ça sera un coup dur pour toutes les composantes de l’organisation internationale des Frères musulmans, que protège ouvertement le Qatar. C’est donc la survie de l’islamisme dans la région qui est en jeu, et notamment en Tunisie, où Ennahdha est l’allié (et l’obligé) de la Turquie et du Qatar.
I. B. (avec agences).
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