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Majida El Roumi et Carthage : Une éternelle histoire d’amour

La grande dame de la chanson arabe Majida El Roumi a brillé de mille feus, le soir du mercredi 15 août 2018, à la 54e édition du Festival international de Carthage. Malheureusement, une fois n’est pas coutume, l’organisation n’a pas été à la hauteur de ce grand rendez-vous.

Par Fawz Ben Ali

Le festival, qui nous a habitués à des soirées jusque-là irréprochables, a déçu son public avec une organisation des plus défaillantes pour la soirée de la star libanaise, qui méritait sans doute beaucoup mieux.

Une organisation décevante

La direction du festival a clairement mis en vente un quota de billets qui dépasse de loin la capacité d’accueil du théâtre. Résultat, un théâtre surpeuplé une heure avant le début du spectacle, alors que plusieurs centaines de festivaliers n’avaient pas encore franchi les portes extérieures. Un grand nombre de personnes n’ont finalement pas pu accéder aux gradins et ont dû passer la soirée debout aux marges du théâtre, y compris ceux qui ont payé des places VIP; il faut dire que même le ministre des Affaires culturelles Mohamed Zinelabidine a dû renoncer à sa place privilégiée au premier rang.

Malgré ce désastre, la soirée a commencé dans les temps. À 22 heures exactes, Majida El Roumi, invitée en exclusivité au Festival de Carthage, a fait son entrée sur scène accompagnée d’un grand orchestre sur l’une de ses plus belles chansons ‘‘Am Yesaalouni’’, suivie de l’illustre ‘‘Aïnaka Layalin sayfeya’’, face à un énorme public de tout âge qui connaît parfaitement les paroles.

La diva libanaise a retrouvé ce soir-là les planches du théâtre romain de Carthage cinq ans après son dernier passage en 2013. Ce théâtre qui l’accueille toujours avec beaucoup d’amour depuis ses débuts dans les années 80.

Cette édition, qui se clôture ce soir (vendredi 17 août) avec le spectacle orchestral ‘‘24 parfum’’ de Mohamed Ali Kammoun, s’est voulue un retour aux sources avec les grandes vedettes tunisiennes comme Amina Fakhet et Zied Gharsa, et les grands noms de la chanson arabe comme Marcel Khalifa, Kadhem Saher et Majida El Roumi; des soirées qui ont toutes affiché complet, car le public tunisien demeure fidèle aux grands artistes.

La classe incarnée

Majida El Roumi, icône de la chanson arabe, a enchanté le public de Carthage avec sa voix de soprano aussi douce que puissante, sa majestueuse présence scénique et son élégance habituelle. Ses chansons, telles des berceuses qui réchauffent les cœurs, sont gravées dans la mémoire de plus d’une génération. Ce soir-là, elle nous a chanté l’amour, la paix, la liberté, la patrie… et on ne pouvait qu’être sous le charme de cette grande dame toujours engagée et fidèle à elle-même. Majida El Roumi a interprété quelques nouvelles compositions mais a surtout repris les bonnes vieilles chansons réclamées par le public comme ‘‘Esmaa albi’’, ‘‘Khedni habibi’’, ‘‘Matrahak bi albi’’, ‘‘Eatazalt el gharam’’

Evidemment, la diva libanaise ne pouvait pas ne pas chanter ‘‘Asléma’’, sa célèbre chanson dédiée à la Tunisie, ce pays qu’elle chérit tout particulièrement, dit-elle. Majida El Roumi nous a aussi fait le bonheur d’interpréter deux chansons du folklore tunisien ‘‘Ah ya khlila’’ et ‘‘Khalli ybadalni’’ de l’inoubliable Saliha, devant un public en euphorie.

Arrivée à la fin de la soirée, le public réclamait toujours les poèmes de Nizar Kabbani qui avaient beaucoup contribué au succès de Majida El Roumi au début de sa carrière comme ‘‘Kalimat’’, ‘‘Tawk al yasamin’’, ‘‘Al jarida’’… La grande chanteuse a choisi de terminer son concert qui a duré deux heures par ‘‘Kalimat’’, avec un public aux anges qui chantait en chœur.

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