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Clôture des Rencontres de Hergla : Pour préserver la mémoire du cinéma

Fernando Arrabal reçoit le trophée de l’Amitié et de la Fidélité de Mohamed Challouf.

Les Rencontres cinématographiques de Hergla (Sousse) se sont achevées, mardi 29 août 2018, par la remise des trophées de l’Amitié et de la Fidélité à trois cinéastes européens, les techniciens italiens Carlo Fioretti et Pino Bertucci et le réalisateur espagnol Fernando Arrabal.

Carlo Fioretti et Pino Bertucci, respectivement assistant du directeur photo et technicien d’éclairage sur le tournage en 1968 du film ‘‘Les Actes des Apôtres’’ de Roberto Rossellini ont été honorés à l’occasion de leur retour à Hergla.
Fernando Arrabal, honoré pour son retour 48 ans après le tournage, en 1971, de son film ‘‘Viva La Muerte’’, a déclaré être énormément ému de se voir récompensé par la Tunisie.

La cérémonie a été animée par Mohamed Challouf, directeur des Rencontres, qui assurait, chaque soir, la présentation des hôtes et des projections abritées par la Bibliothèque de la ville de Hergla.

Challouf s’est dit satisfait du bilan de l’édition 2018 de ces Rencontres organisées par l’association culturelle Afrique-Méditerranée, qu’abrite la ville de Hergla, en présence des grands du cinéma tunisien et étranger. Malgré les contraintes financières, le fondateur et directeur de la manifestation, dit «œuvrer à proposer un cinéma d’éveil pour les nouvelles générations et des activités de qualité pour les enfants».

Dans une perspective visant à initier les générations futures à la nécessité de préserver le patrimoine audiovisuel privé et familial, les enfants de Hergla ont eu l’occasion de réaliser des reportages photos et vidéo, dans le cadre de l’atelier dirigé par Kamel Bellil, en collaboration avec le ciné club et l’association Hergla El Mostakbal.

Après diffusion d’un court reportage réalisé par l’équipe des Rencontres, les enfants sont montés sur scène pour parler de leurs travaux et de cette expérience qu’ils considèrent unique et amusante durant laquelle ils ont arpenté les divers endroits de la ville et pris connaissance des métiers et des gens de leur cité.

Des témoignages du public ont été diffusés dans un clip vidéo sur le déroulement d’une édition inédite axée sur des films cultes du cinéma tunisien et italien des années 60 et le début des tournages sur cette ville côtière à l’aspect géographique et architectural assez particulier et authentique.

Dans ce village de pêcheur avait débarqué, en 1968, le réalisateur italien Roberto Rossellini pour le tournage de son film ‘‘Les Actes des Apôtres’’. Un hommage a été rendu à Rossellini et à son œuvre, à travers la projection de deux épisodes de son film (de 5 épisodes), en cette année qui marque les 50 ans du passage de ce célèbre cinéaste. La traduction des sous-titrages en français a été réalisée par Janet Chouchène.

Les compagnons de Rossellini, Carlo Fioretti et Pino Bertucci, sont venus témoigner sur leur passage mémorable à Hergla. Fioretti a présenté une exposition sur les coulisses du tournage et des images de la vie dans la Tunisie d’antan.

L’oncle Hedi est aussi l’un des témoins parmi les habitants de la ville, qui était présent au tournage du film de Rossellini, comme figurant et employé.

Plusieurs réalisateurs, producteurs, techniciens et acteurs ayant collaboré aux différents tournages sur la ville ont également présenté le souvenir d’une étape faste en production cinématographique. Le producteur Hassen Daldoul, la monteuse Kahena Attia, les réalisateurs Ferid Boughedir et Lotfi Layouni ont été aux débuts de leurs carrières respectives dans un secteur qui peine à sauvegarder son riche patrimoine fait de bobines souvent mal conservées.

L’événement marquant de ces Rencontres était la table-ronde modérée par le réalisateur et critique de cinéma Kamel Ben Ouanès sur les outils de sauvegarde du patrimoine cinématographique. Pour Challouf, «cela a été un moment fort de cette édition, vu la situation des archives de l’audiovisuel assez délicate qui nécessite une intervention urgente de l’Etat, des professionnels et des associations actives de la société civile».

Il s’est félicité de la présence des professionnels, dirigeants institutionnels et société civile dans ce débat sur la sauvegarde du patrimoine du cinéma et de leurs approches. Ce qui, à son avis, «constitue un grand pas vers la refonte du processus de préservation du patrimoine filmique et iconographique national».

Source : Tap.

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