Dans son communiqué publié ci-dessous, le Centre tunisien de la santé publique (CTSP), association fondée en 2012 par un groupe de médecins experts en santé publique, membre du Réseau francophone sur les maladies tropicales négligées, estime que «le leadership tunisien dans la lutte contre ces maladies se doit de renaître».
Jadis pionnière dans l’élimination des maladies telles que le paludisme et le trachome, la Tunisie souffre encore de plusieurs maladies endémiques comme la leishmaniose, la lèpre ou le kyste hydatique qui continuent à tuer et à causer une lourde morbidité parmi nos concitoyens.
Ces maladies aussi connues sous le nom des «maladies tropicales négligées» touchent les populations pauvres et vulnérables: celles qui sont les plus démunies, les plus marginalisées et, souvent, isolées. Cette endémie est une confirmation de l’inégalité dans l’accès aux soins et aux services de santé publique qui existe dans notre pays.
Lors du XVIIe Sommet de la Francophonie qui s’ouvrira aujourd’hui à Erevan avec la participation du président Béji Caid Essebsi, une résolution sur les maladies tropicales dans l’espace francophone sera adoptée. Cette résolution de l’Organisation internationale de francophonie (OIF) répond aussi à une demande croissante de la société civile en faveur d’une intensification de la lutte contre ces maladies : le mois passé, plus de 50 organisations de la société civile à travers la Francophonie ont signé une lettre ouverte en faveur de son adoption.
En Tunisie, grâce aux grands programmes de lutte contre les fléaux endémiques mis en œuvre dès 1960-1970, la situation s’est nettement améliorée avec particulièrement l’éradication du paludisme dès 1968 avec le dernier cas autochtone en 1979. La bilharziose a été éradiquée dès 1970, le dernier cas ayant été répertorié en 1983. Malheureusement, depuis cette période de l’âge d’or de la santé publique, on a observé un déclin dans l’engagement de l’Etat pour l’élimination des autres maladies tropicales négligées comme la leishmaniose et l’échinococcose. Cette baisse de garde laisse la porte grande ouverte à un retour en force de maladies qu’on croyait disparues.
À titre d’exemple, le coût socio-économique de l’échinococcose (kyste hydatique) est estimé à environ 50 millions de dinars chaque année en pertes directes et indirectes animales et humaines.
Le leadership tunisien dans la lutte contre les maladies se doit de renaître. Cette résolution offre l’opportunité de collaborer avec d’autres pays francophones particulièrement que notre pays sera l’hôte et le président du prochain sommet de la Francophonie en 2020 et qu’il jouit de l’expertise et d’institutions réputées telles que l’Institut Pasteur de Tunis ou l’Observatoire des maladies émergentes (OME).
Il faut également signaler que les financements internationaux existent pour soutenir tous pays qui s’engage sérieusement dans l’agenda de l’élimination des maladies tropicales négligées et que la Tunisie s’est engagée dans le cadre des objectifs de développement durable à éliminer les maladies tropicales négligées, à mettre fin à l’épidémie de sida, à la tuberculose et combattre l’hépatite, les maladies transmises par l’eau et autres maladies transmissibles d’ici à 2030.
Source : communiqué.
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