‘‘Le Panel de Carthage’’, organisé dans le cadre des Journées cinématographiques de Carthage, qui se sont achevées hier soir, samedi 11 novembre 2018, à la Cité de la Culture de Tunis, a posé la problématique de la violence contre les femmes, qui est l’une des formes de discrimination les plus controversées et les plus stigmatisées.
Ce panel, organisé sous le slogan «Non, ça veut dire non», a été dirigé par le consultant et acteur de la société civile Mokhtar Kocache, et a été marqué par les contribution de Yosra Frawes, présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), la célèbre actrice tunisienne Hend Sabri, l’actrice et militante associative Najoua Zouhair et Bochra Triki, membre de l’organisme organisateur du Festival des arts féministes Choftouhonna.
Comment un documentaire peut-il contribuer à sensibiliser la population à la gravité de ce phénomène? Comment peut-il influer le changement, en transformant le point de vue social par rapport à ce phénomène profondément enraciné dans notre culture? Comment les médias peuvent-ils réhabiliter les victimes, traiter le traumatisme et influencer la réforme du droit ?
Ce sont toutes les questions autour desquelles s’est déroulé le «Panel de Carthage».
Hend Sabri estime que le silence est l’un des principaux piliers du système social qui encourage la violence contre les femmes. Dans son intervention, elle a souligné que le film ‘‘Le Silence des palais’’ de la cinéaste tunisienne Moufida Tlatli, le premier où elle a joué, était une tentative de rompre ce silence et d’exposer les agressions morales et physiques auxquelles les femmes sont soumises à huis clos.
Najoua Zouhair a déclaré que la véritable ampleur de la violence contre les femmes ne peut être réalisée que lorsqu’on entend les histoires des bouches des victimes, et donc les films documentaires et les flashes vidéo de sensibilisation sont importants pour exposer les faits tus et cachés, soulignant la nécessité de bien choisir ses propos afin que nous ne tombons pas dans le piège de la télévision, qui est l’un des médias les plus importants, mais qui a contribué au processus de banalisation de la violence contre les femmes à travers certains programmes et la normalisation de la société avec ce phénomène.
Mokhtar Kocache, Bochra Triki et Najoua Zouhair.
De son côté, Bochra Triki a insisté sur l’importance de créer un espace d’écoute des femmes comme le festival Choftouhonna, soulignant que le transfert de la souffrance des femmes artistiquement ou sous forme de film facilite l’exposition et le traitement du problème pour atteindre la réflexion et par la suite la discussion ouverte sur le sujet.
I. B. (avec communiqué.)
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