Des médecins tunisiens, formés dans leur pays, ont choisi de faire carrière dans les hôpitaux français principalement à cause du faible salaire qu’ils gagnent dans leur pays d’origine. La hausse de la valeur de l’euro face au dinar tunisien y est aussi pour beaucoup.
L’un ces médecins ayant opté pour l’émigration, Ahmed Ben Lallahom, médecin anesthésiste, a expliqué à la caméra de France 3, mardi 18 décembre 2018, que les établissements sanitaires français vont l’aider à acquérir plus d’expérience en travaillant avec des médecins chevronnés de différentes spécialités.
«J’aime travailler dans un hôpital et je veux avoir une structure multidisciplinaire. La bibliothèque de médecine est très riche et on peut avoir une formation continue. Par contre, en Tunisie, le capital humain en médecine est faible. Et il n’y pas beaucoup de médecins chef», a-t-il expliqué.
De son côté, Mohamed Zarrami, médecin orthopédiste travaillant dans l’un des grands hôpitaux publics de Tunis, a estimé que certains de ses confrères ont choisi l’Hexagone, et ce pour travailler dans de meilleures conditions et pour ne plus avoir à faire face à un manque de médicaments et de matériels, comme c’est souvent le cas en Tunisie.
«On a des confrères qui exercent en Allemagne et qui sont payés dans les 3 000, 3 500 euros facilement», a-t-il déclaré, sachant qu’il touche lui-même, en Tunisie, l’équivalent de seulement 700 euros par mois. Il n’y a donc pas photo ! Et l’attrait de l’émigration a d’autant plus de chance d’opérer, même si la vie en Tunisie a aussi ses avantages.
«Même si je vais partir, je reviendrai en Tunisie. Je veux apprendre de nouvelles techniques chirurgicales pour les transmettre par la suite à mes jeunes collègues ici», a-t-il aussi expliqué, comme pour justifier une possible désertion à venir.
Il va sans dire que cette fuite des cerveaux tunisiens est dans l’intérêt de la France qui manque de 20.000 médecins, notamment dans certaines régions désormais qualifiées de «déserts médicaux».
E. B. A.
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