Le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, René Trabelsi, a promis d’imposer à tous les restaurants de présenter leurs cartes écrites en arabe avec, bien sûr, d’autres langues. Nous attendons toujours que les actes suivent les paroles, car il y va du prestige du pays.
Par Samir Messali *
Répondant à une demande insistante de ma fille, j’étais le weekend dernier avec ma petite famille dans un restaurant faisant partie d’une grande chaîne internationale de restauration rapide, KFC pour ne pas la nommer.
Malgré la grande affluence, l’accueil fut bon et le service rapide et les plats présentés ressemblent à tous ce qu’offre cette chaîne dans tous les pays du monde à un détail près.
En effet, le menu et tout ce qui est affiché dans le restaurant était écrit seulement en anglais. Ni en arabe, ni même en français, langue maîtrisée par beaucoup de Tunisiens.
En termes de marketing, il est vrai que les entreprises tunisiennes ont tendance à utiliser de plus en plus l’anglais pour présenter leur produit en estimant cela rime avec tous ce qui est branché et «in».
Cependant, vérification faite sur internet dans les pays qui se respectent, que ce soit en Allemagne, au Japon ou même en Arabie Saoudite, le menu de cette même chaîne est bien écrit dans la langue du pays où il est implanté avec ou sans l’anglais.
René Trabelsi, le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, a promis d’imposer à tous les restaurants de présenter leurs cartes écrites en arabe avec bien sûr l’utilisation d’autres langues.
Nous attendons toujours des faits concrets, car la question relève du prestige du pays.
En effet, un touriste qui, dans un restaurant tunisien, tient dans sa main une carte du menu écrite en français, en anglais voire même en allemand, dirait que la Tunisie est pays ouvert, ce qui est vrai d’ailleurs, mais quand il s’aperçoit que ladite carte n’est pas écrite dans la langue du pays, il penserait certainement que les Tunisiens n’ont pas de respect pour eux mêmes.
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