Le dirigeant islamiste Lotfi Zitoun n’a pas écarté la possible candidature de Rached Ghannouchi, président du mouvement Ennahdha, à la prochaine élection présidentielle, en précisant que la décision finale sera prise par les membres du Majles Choura.
Dans une déclaration au journal en langue arabe « Acharaa Magharibi » publiée aujourd’hui, mardi 19 février 2019, M. Zitoun a également indiqué que les membres d’Ennahdha doivent faire pression et revendiquer le droit de choisir eux-mêmes leurs dirigeants et les institutions qui les représentent, en s’interrogeant : «Pourquoi le peuple tunisien choisit-il lui-même son président de la république pour conduire le pays, alors que le président d’un parti est élu par des élites?».
Le dirigeant islamiste a, à ce propos, appelé les membres d’Ennahdha à exercer pleinement leurs droits d’élire leurs représentants dans les instance du parti à tous les niveaux.
De plus en plus réfractaire aux mœurs de son propre parti, remontant à une quarantaine d’années, M. Zitoun s’attaque désormais au mode de fonctionnement des instances du parti Ennahdha, géré comme une coterie et où la décision reste aux mains du président ou d’une minorité de ses proches collaborateurs.
Venant de l’un des principaux conseillers de Rached Ghannouchi, cette critique exprime sinon un malaise profond au sein du parti islamiste, du moins des divergences importantes annonçant des changements à venir. De là à penser que la succession de Rached Ghannouchi est ouverte, il y a un pas…
Dans sa volonté de marquer encore davantage sa différence, Lotfi Zitoun a, sur un autre plan, exprimé son soutien à toutes les libertés individuelles, y compris sexuelles, tant qu’elles n’empiètent pas sur la liberté d’autrui.
Dans ce contexte, M. Zitoun a estimé que le recours au test anal, utilisé par la justice tunisienne pour prouver des relations homosexuelles et les sanctionner, est contraire aux droits de l’homme.
E. B. A.
Lotfi Zitoun appelle Ennahdha à ne plus se mêler des affaires religieuses
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