À l’occasion de la célébration de la Journée internationale des droits des femmes, l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) a rendu public, aujourd’hui, vendredi 8 mars 2019, un communiqué signé de sa présidente Yosra Frawes, où elle défend l’égalité dans l’héritage, «notre droit légitime», et s’insurge contre le patriarcat.
Tout en saluant le combat des femmes tunisiennes pour l’égalité, la liberté et la dignité dans tous les domaines et toutes les régions et en exprimant sa fierté devant la forte implication des femmes dans les luttes pour une Tunisie sociale, civile et démocratique, l’ATFD «s’adresse également à toutes les femmes du monde entier pour saluer leur courage et leur détermination dans leur lutte acharnée contre la domination patriarcale, le néo-libéralisme sauvage, le fascisme religieux, les violences sexuelles et sexistes, l’exclusion, la marginalisation et la subordination.»
Tribunal fictif international sur l’égalité dans l’héritage.
Nous reproduisons, ci-dessous, le reste du communiqué…
«Ces différentes formes d’oppression sont subies par toutes les femmes dans toutes les régions du monde, mais elles sont d’autant plus difficiles à surmonter dans des pays frappés de plein fouet par la colonisation, les conflits armées et les dictatures. À cet effet, nous rendons hommage en particulier aux luttes acharnées des femmes en Palestine, en Arabie Saoudite, au Soudan, en Algérie, en Egypte, en Syrie, en Libye, au Yémen, au Venezuela et en République démocratique du Congo.
Face à cette universalité de l’oppression et du patriarcat, nous confirmons notre attachement à la convergence et l’universalité de nos luttes solidaires.
S’inscrivant dans cette dynamique croissante pour mettre à nu ces violences et ces discriminations envers les femmes, l’ATFD dédie cette journée aux femmes victimes d’exclusion et d’inégalité dans l’héritage. Alors qu’un projet de loi visant l’égalité dans l’héritage entre hommes et femmes est en cours d’examen par les législateurs, les mêmes voix se lèvent pour défendre les discriminations ‘‘justifiées’’, ‘‘excusées’’, voire ‘‘sacralisées’’ pour maintenir les privilèges de la masculinité en omettant, banalisant et occultant le vécu, les souffrances et les aspirations des femmes.
Faisant suite aux marches du 10 mars et du 13 août 2018, aux assises nationales et au séminaire maghrébin pour l’égalité dans l’héritage, l’ATFD en partenariat avec la Coalition nationale de l’égalité dans l’héritage tient le Tribunal fictif international sur l’égalité dans l’héritage : vers un accès égalitaire à la propriété, l’autonomisation économique des femmes et la concrétisation de la justice sociale le 8 mars 2019. La parole sera donnée aux femmes tunisiennes, maliennes, marocaines, palestiniennes, turques et sénégalaises pour démasquer l’ordre patriarcal universel justifié par des prétextes religieux et un repli identitaire, et tributaire des enjeux électoralistes, qui tend à perpétuer l’appauvrissement, la marginalisation et la domination des femmes.
La parole des victimes face à la parole des oppresseurs : l’égalité dans l’héritage est notre droit légitime, à bas le patriarcat !»
Source : communiqué.
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