Le président du parti islamiste Ennahdha, Rached Ghannouchi, poursuit sa tournée dans le sud tunisien. Hier, lundi 18 mars 2019, il s’est rendu à Djerba et lors de sa «promenade» à Houmet Essouk, une femme l’a interpellé en criant «Assassin, dégage!».
Les gardes du chef islamiste ont tenté de faire taire cette dame qui demandait à Ghannouchi de déguerpir, en l’accusant d’être un «assassin» et d’avoir détruit la Tunisie, mais des passants se sont interposés, leur ont demandé de la laisser s’exprimer et rappelé que la liberté d’expression est garantie par la constitution tunisienne.
L’un des accompagnateurs du président d’Ennahdha a pris soin de photographier la dame, et on ne sait dans quel but il l’a prise en photo… Un citoyen, qui a vu la scène, est intervenu pour rappeler au « photographe» la nécessité de respecter le droit à l’image…
Revigorée par le soutien de certains de ses compatriotes, la dame a continué à crier en disant que les islamistes ne lui font pas peur.
En fin de journée, Rached Ghannouchi, invité par une radio locale, répétera que son parti jouit d’une grande popularité dans le sud tunisien.
A la question «Vous confirmez ne pas avoir besoin de mener une campagne électorale au sud car la tendance islamique y est enracinée ?», Ghannouchi répondra : «Cela ne veut pas dire qu’Ennahdha n’est pas enraciné dans d’autres régions du pays et les élections municipales ont prouvé cela. Dès qu’Ennahdha ouvre ses portes, elle trouve la population tunisienne à ses côtés».
On en eut d’ailleurs la preuve, le matin même, avec la scène de la dame demandant au chef islamiste de déguerpir. Et dimanche dernier, lors d’un meeting organisé à Ben Guerdane, où des manifestants ont aussi accueilli le chef islamiste en criant : «dégage !».
Y. N.
Donnez votre avis