La Tunisie, dont le déficit énergétique ne cesse de se creuser au fil des ans et dont les importations d’énergie grèvent dangereusement la balance commerciale, vit un «état d’urgence énergétique». Face à cette situation, «le gouvernement a fait de la transition énergétique du pays une priorité absolue», déclare Slim Feriani, ministre de l’Industrie et des PMEs.
La Chambre de commerce tuniso-britannique (TBCC), sous l’égide du Conseil des chambres mixtes (CCM), a organisé à Tunis, hier, vendredi 22 mars 2019, un petit-déjeuner débat sur le thème : «Stratégie et développement du secteur de l’énergie» avec Slim Feriani, ministre de l’Industrie et des PMEs.
Le débat fut franc et constructif sur les différents aspects du secteur de l’énergie et sur les challenges à venir, abordant les thèmes de l’exploration et la production, la distribution, les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, les interconnections, ou encore la responsabilité sociale des entreprises.
Mehdi Ben Abdallah.
Ce débat qui a vu la présence des hauts responsables du secteur (Etap, Steg, ANME, SNDP, DGs du ministère de l’Energie) a aussi été l’occasion de présenter le témoignage de trois investisseurs étrangers en Tunisie, Vivo Energy pour la distribution, Mazarine Energy pour l’exploration et la production, et Clarke Energy pour l’efficacité énergétique.
Mehdi Ben Abdallah, président de la TBCC, a ouvert la conférence en présentant une rétrospective des politiques énergétiques depuis l’indépendance, et en rappelant qu’«on a besoin aujourd’hui d’une nouvelle politique énergétique stratégique, celle de 2030, celle de 2050, celle de demain, celle qui permettra à nos enfants plus tard de construire les prochaines étapes des futures politiques énergétiques».
Naceur Hidoussi.
Tout en abordant les secteurs de l’exploration, de la production et des énergies renouvelables, M. Ben Abdallah a également insisté sur l’importance de «se donner les moyens de rassurer et d’attirer les investissements étrangers, élément fondamental pour le développement du secteur», ainsi que sur le besoin d’un «véritable électrochoc à travers un partenariat solide entre le gouvernement, le législateur, le secteur privé et la société civile pour créer une nouvelle dynamique constructive».
Naceur Hidoussi, président du CCM, a rappelé que, «sur le plan stratégique, l’indépendance énergétique est un facteur clé de souveraineté et de sécurité nationale globale à long terme» et d’ajouter : «C’est sur les énergies renouvelables qu’il faudra focaliser les efforts», soutenant la position des «autorités publiques, qui ont déjà opté pour une stratégie de diversification du mix électrique, notamment par la valorisation du potentiel important d’énergies solaires et éoliennes du pays». Il a cependant regretté une lenteur administrative et des droits de douane élevés.
Slim Feriani.
Le ministre Feriani a remercié le CCM et la TBCC pour le «choix d’un sujet extrêmement pertinent pour l’avenir de la Tunisie» et déclaré : «Nous vivons un état d’urgence énergétique». Face à cette situation, «le gouvernement a fait de la transition énergétique du pays une priorité absolue». M. Feriani a présenté les grandes lignes de la stratégie et des avancées du gouvernement dans le secteur de l’énergie, insistant sur les énergies renouvelables, la diversification du mix énergétique, la maîtrise de l’énergie, ou encore la réactivation de l’exploration et la production. Il a aussi mis en avant le sujet de la recherche et de la formation, et le travail entamé pour «créer le premier centre tunisien de formation sectorielle dans les métiers pétroliers de l’amont et de l’aval».
À la clôture du débat, le MM Feriani et Ben Abdallah ont salué l’idée de créer une task-force entre le ministère et le CCM pour la promotion à l’international du secteur de l’énergie, et plus spécialement des opportunités de développement de l’exploration et des projets en énergies renouvelables.
Source : communiqué.
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