A l’occasion du Salon de la création artisanale à Tunis, qui s’est clôturé samedi dernier, 30 mars 2019, les amateurs de la cosmétique naturelle ont pu découvrir une large gamme de produits présentée par une dizaine d’entreprises de la filière figue de barbarie biologique.
L’Association nationale de développement du cactus (Anadec), créée en 2018 et qui regroupe 25 opérateurs tunisiens, a exposé pour la première fois les produits cosmétiques et parapharmaceutiques certifiés biologiques de ses adhérents sur un stand groupé.
Le produit phare est l’huile de pépins de figue de barbarie bio, un produit dermatologique anti-âge qui est considéré le fer de lance de la nouvelle cosmétique tunisienne biologique. Les produits issus de la filière figue de barbarie occupent déjà le 5e rang des exportations en bio en Tunisie.
Les amateurs de la cosmétique naturelle et certifiée biologique ont pu découvrir plusieurs nouveaux produits présentés par une dizaine d’entreprises. Cinq opérateurs ont exposé leurs produits ensemble dans l’espace de l’Anadec, tandis que cinq autres adhérents de l’association ont eu leur propres stands. Chacune des entreprises a présenté au salon une gamme très variée de produits cosmétiques et parapharmaceutiques certifiés biologiques élaborés à partir de la figue de barbarie.
L’époque où les figuiers de barbarie servaient juste pour clôturer les champs en Tunisie est révolue. Aujourd’hui, les entreprises tunisiennes développent des produits à forte valeur ajoutée à partir de cette plante à épines auparavant banalisée.
Le produit phare de la filière reste sans aucun doute l’huile de pépins de figue de barbarie bio, un produit dermatologique anti-âge qui est considéré comme le fer de lance de la nouvelle cosmétique tunisienne biologique. L’huile de pépins de figue de barbarie est un produit précieux dans tous les sens du terme. Il faut en effet 30 kilos de pépins de figue de barbarie soit une tonne de fruits pour extraire par pression à froid un litre de cette huile. En Tunisie, elle est certifiée biologique conformément aux exigences des marchés internationaux.
«L’huile de pépins de figue de barbarie biologique est en train de connaître un très grand succès au salon de l’artisanat au Kram. La clientèle est devenue fidèle à ce produit cosmétique. Avant nous devions expliquer les bienfaits de l’huile, mais maintenant les consommatrices tunisiennes connaissent le produit, l’apprécient et le cherchent», a déclaré Intissar Mnassri, propriétaire de l’entreprise Biothala.
Le rayonnement du produit tunisien sur les marchés a été possible grâce à une collaboration entre les différents intervenants du secteur. En 2017 a démarré l’initiative nationale de promotion de l’huile de pépins de figue de barbarie avec l’appui de la direction générale de l’agriculture biologique au sein du ministère de l’Agriculture. Sous le logo «Organic Cactus Seed Oil – Origin Tunisia», les opérateurs tunisiens ont collaboré ensemble pour faire connaître ce produit sur le marché national et international.
«La collaboration des entreprises dans le cadre du programme Organic Cactus Seed Oil – Origin Tunisia a permis de renforcer les liens entre les opérateurs, de mutualiser leurs efforts et d’aboutir à la naissance de l’Anadec en 2018», a déclaré Rachdi Bannani, le président de l’Anadec qui est propriétaire de l’entreprise Nopal Tunisie à Kasserine.
L’Anadec qui regroupe aujourd’hui 25 opérateurs tunisiens parmi lesquels figurent des représentants de tous les maillons de la filière à savoir des entreprises exportatrices, des start-up, des sociétés mutuelles des services agricoles ainsi que des groupements de développement agricole est un grand acquis pour le secteur. Elle traduit le dynamisme que vit la filière figue de barbarie biologique en Tunisie et permet de lui donner plus de visibilité aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale.
Il y a encore quelques années, le secteur de la transformation de la figue de barbarie bio en Tunisie était embryonnaire; en 2015, le nombre d’entreprises pouvait se compter sur les doigts d’une main. Aujourd’hui, le secteur compte une trentaine d’opérateurs. L’investissement dans le secteur durant les trois dernières années a été de plus de 11 millions de dinars. Les nouvelles start-ups ont permis également de créer plus de 800 nouveaux postes d’emploi.
Dernièrement, la filière a également connue une grande diversification de la gamme de produits. Au tout début, le secteur se focalisait presque exclusivement sur l’huile de pépins de figue de barbarie et les produits cosmétiques, mais aujourd’hui les entreprises mettent également en avant le vinaigre aux effets amincissants, le sirop sans sucre ajouté, les confitures et les compléments alimentaires. Le secteur développe également de plus en plus de produits cosmétiques pour le consommateur final notamment des gels, des crèmes et des savons, plutôt que se limiter à la production du vrac. En Tunisie, les produits issus de la filière figue de barbarie occupent déjà le 5e rang des exportations en bio.
La création de l’Anadec contribuera certainement à structurer davantage ce secteur grandissant et en pleine évolution. L’association ambitionne en effet de devenir d’une part l’interlocuteur officiel de la filière auprès des instances publiques et d’autre part de promouvoir les produits sur les marchés notamment à l’export. Début avril plusieurs entreprises d’huile de pépins de figue de barbarie participeront au salon international Incosmetics à Paris. Sous le leadership du Centre de promotion des exportations (Cepex), la Tunisie sera présente pour la première fois avec un pavillon national à ce salon spécialisé dans les ingrédients cosmétiques; un signe prometteur pour la nouvelle cosmétique tunisienne.
Les activités de promotion groupée de la filière figue de barbarie bio sont réalisées avec l’appui du Projet d’accès aux marchés des produits agroalimentaires et de terroir (Pampat) financé par le secrétariat d’Etat à l’Economie de la Confédération Suisse (Seco) et mis en œuvre par l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (Onudi) en collaboration avec le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche et le ministère de l’Industrie et des PME.
Source : communiqué.
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