L’arabisation fonctionne souvent en Tunisie comme un instrument culturel au service d’un projet sociopolitique, l’islamisation rampante dans la perspective de mettre en place un Etat islamique, projet jamais abandonné par les mouvements islamistes, dont Ennahdha, aujourd’hui au pouvoir.
Par Moez Ben Salem *
Dans ce pays, ça va de mal en pis; nous sommes conduits d’une déception à une autre. J’ai la désagréable sensation que l’islamisation de la société est en train d’avancer inexorablement et de nous mener vers une afghanisation inéluctable.
Il y a près d’un an, j’étais heureux de voir la liste de Fadhel Moussa remporter les élections municipales à l’Ariana. Je pensais naïvement que ça allait freiner cette islamisation forcée pendant quelques années. Malheureusement je m’étais lourdement trompé.
La municipalité de l’Ariana vient tout récemment d’attribuer des noms à certaines rues qui n’en portaient pas, ce qui est une bonne chose. Sauf que les noms sont écrits exclusivement en arabe. Autrement dit, si un des riverains doit recevoir un courrier d’un pays européen ou autre, il est dans l’obligation de demander à l’expéditeur d’écrire l’adresse en arabe! À moins de compter sur le postier pour qu’il fasse lui-même la traduction.
Ça aurait coûté quoi à la municipalité de mettre des plaques un peu plus grandes avec une double écriture en caractères arabes et en latins? Quelques dizaines de dinars tout au plus.
Malheureusement, populisme oblige, on préfère écrire en arabe seulement, sans se soucier des désagréments que cela pourrait poser aux résidents.
De plus en plus, je sens que ce pays n’est plus le mien!
* Médecin dermatologue de libre pratique.
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