L’Espérance sportive de Tunis (EST) a remporté une 4e Super-coupe de Tunisie mais on verra si les «Sang et or» sont en mesure de retrouver un standing meilleur leur permettant de gérer comme il se doit la dernière ligne droite en Ligue des champions d’Afrique.
Par Hassen Mzoughi
En remportant avant-hier, lundi 1er avril 2019, à Doha au Qatar, la Super-coupe de Tunisie 2019 au dépens du Club athlétique bizertin (CAB, 2-1), la 4e de son histoire, après les éditions 1960, 1993 et 2001, l’Espérance fait désormais mieux que l’Etoile sportive du Sahel (ESS) et le Club africain (CA), trois trophées chacun.
Une petite consolation, trois jours après sa défaite en Super-coupe africaine devant le Raja Casablanca (1-2).
Pour le champion de Tunisie l’affaire a été d’une facilité déconcertante en prenant rapidement l’avantage après seulement 17 minutes de jeu sur deux buts d’Anice Badri (14) et Taha Yassine Khenissi (17), avant de voir Abdelhalim Darragi réduire le score pour le CAB (34’) sur penalty. Plus rien ne se passera ensuite en seconde période, sauf un gâchis monstre en attaque de la part des «Sang et or». Face à un adversaire pourtant ultra défensif, ils auraient pu corser la note sans une lamentable maladresse face aux buts adverses.
Trop de ratages surprenants
Pourtant la tâche n’était pas dure face au CAB, une formation d’une évidente fragilité, stressée et sur ses nerfs, à l’image de Wissem Bousnina, son tonitruant arrière expulsé à la 48e minute pour somme d’avertissements, pour deux fautes sur l’avant centre «sang et or» Taha Yassine Khenissi, en l’espace de 12 minutes.
C’est évident, le CAB n’était pas bien préparé sur le plan mental; il avait très mal géré son match par manque d’expérience et une approche attentiste de son staff. Son entraîneur Montassar Louhichi, un peu trop confiant, a promis en conférence de presse un grand match de son équipe et un «plan pour l’emporter», mais après les 20 premières minutes, ses joueurs étaient groggy. Il a handicapé le CAB en jouant avec trois pivots, confondant un match de championnat (à l’extérieur) et une rencontre de coupe qu’il faut gagner. Le jeune technicien a tout simplement «offert» le match à l’EST. Le champion de Tunisie n’en demandait pas tant pour se mettre rapidement à l’abri et jouer 75 minutes devant la zone adverse.
Youcef Belaili, survolté, a transcendé coéquipiers et adversaires
L’EST a gagné mais sans convaincre. Ironie du foot, le match ne s’avérait pas aussi aisé pour les coéquipiers de Moez Ben Cherifia, qui semblaient mal à l’aise par moments, malgré l’infériorité numérique de leurs adversaires. Sur l’un des rares essais des Bizertins, la paire défensive centrale Chamseddine Dhaouadi-Aymen Ben Mahmoud a commis l’irréparable, entraînant le penalty bizertin. Mais le CAB se montrait trop timide pour constituer une vraie menace, à l’image de ses deux attaquants, Ibrahim Outtara et Houssam Habbassi, il est vrai mal soutenus par un milieu de terrain occupé à fermer le jeu.
L’Espérance faisait le forcing pour se mettre définitivement à l’abri. Elle peinait pourtant à concrétiser sa domination face à une équipe résignée, échouant toujours à trouver la faille par Khenissi, Ghaylen Chaalali, Saad Bguir, Youcef Belaili, Haythem Jouini et surtout Hamdou Elhouni. Trop de ratages et un manque de réalisme surprenants.
Des joueurs déjà fatigués !
La formation «sang et or» remporte ainsi un nouveau trophée mais elle a montré quelques signes de fatigue avec des joueurs clés qui se plaignent de douleurs et ont du être remplacés : Anice Badri, Fousseny Coulibaly ou Taha Yassine Khenissi, sans compter les blessés récents (Khalil Chammam, Samah Derbali, Mohamed Ali Yaakoubi). Le staff médical aura là un effort particulier à faire afin d’alléger la charge sur les joueurs.
Le calendrier à venir n’est pas de tout repos à commencer avec le quart de finale aller de la Ligue des champions face au Club sportif de Constantine (CSC), samedi prochain 6 avril à Constantine. Il lui faudra beaucoup de fraîcheur pour pouvoir franchir les écueils à venir !
L’EST a remporté une 4e Super-coupe tunisienne mais n’oublions pas aussi les deux flops retentissants en Coupe du monde des clubs et en Super-coupe africaine, qui prouvent que l’équipe n’a pas le niveau international exigé pour ce genre d’épreuves autrement plus difficiles.
On verra dans quelques jours si les «Sang et or» sont en mesure de retrouver un standing meilleur leur permettant de gérer comme il se doit la dernière ligne droite en Ligue des champions et en championnat de Tunisie.
L’Espérance se rebiffe et remporte la Super-coupe de Tunisie
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