Dans le contexte actuel tunisien de restrictions budgétaires et de crise économique persistante, de bonnes décisions en terme de virage technologique peuvent aider une organisation qu’elle soit publique ou privée à améliorer son niveau de performance et répondre efficacement aux attentes des citoyens/clients.
Par Ahmed Anass Bensalah *
L’architecture d’entreprise (AE) à laquelle on recourt de plus en plus dans plusieurs pays avancés technologiquement, c’est ce qui permet aujourd’hui de maîtriser le fonctionnement d’une organisation donnée (administration publique ou entreprise privée) en vue de la faire évoluer avec les technologies de l’information (TI).
Cela permet aux dirigeants de ladite organisation de se donner des outils de planification efficaces afin de détenir un avantage concurrentiel à l’aide de ces technologies. Ce qui permet d’affirmer aussi l’intérêt et les besoins grandissants en la matière à cause, d’une part, de la complexité de la mise en place des solutions informatiques pour ce faire; mais également, d’autre part, à cause des coûts croissants des solutions en ces TI.
Ainsi donc, apparaît la nécessité d’une approche et d’une vision globale, l’informatique n’étant plus seulement de la technique, mais une partie intégrante de la structure de l’entreprise, d’où l’importance de cette nouvelle notion d’architecture.
De l’importance de l’infrastructure technologique
L’AE, c’est un peu comme l’architecture pour les bâtiments, l’ingénierie ou l’urbanisme pour les grands travaux. C’est par ces points que les chefs d’entreprise qui cherchent à innover commencent avant de construire leurs infrastructures.
Pour aller plus dans le détail, dans de grandes entreprises ou de grands départements d’administrations publiques où plusieurs systèmes d’informations sont censés cohabiter et communiquer entre eux, les bonnes pratiques en architecture d’affaires nous recommandent de réaliser préalablement un diagnostic ou un état des lieux qui servira à déceler les disparités qu’une organisation a dans son infrastructure technologique telles que l’obsolescence, l’incompatibilité, les doublons, le manque d’uniformité et les problèmes d’intégration qui entravent le bon fonctionnement des processus d’affaires et des activités et donc de fournir dans le cas de l’administration de faire la prestation de bons services socioéconomiques faciles d’accès aux communautés du pays .
Pour une implémentation réussie de l’AE, des pré-requis sont nécessaires car avant de se doter en technologie, il faut s’assurer que des problèmes ne vont pas ralentir sa mise en place, tels que ces exemples :
Exemple 1 : il y a des difficultés à bien faire travailler les nouvelles recrues !
Vérification(s) éventuelles à faire pour établir un diagnostic qui permet de prendre les décisions adéquates :
– Vérifier si le «savoir faire» de l’entreprise est bien documenté/formalisé !
-Les rôles respectifs de chacun sont bien définis ?
-Les processus sont-ils modélisés?
-Les nouvelles recrues disposent-ils d’outils de travail bien adaptés à leurs besoins?
Exemple 2 : l’existence d’un concurrent qui détourne une partie de la clientèle en proposant un nouveau produit !
Vérification(s) éventuelles à faire pour établir un diagnostic qui permet de prendre les décisions adéquates :
-Pour améliorer le(s) produit(s) ou d’inventer/innover avec un nouveau produit qui plaise d’avantage aux clients, de quelles ressources a-t-on besoin ?
-Sommes-nous capables de standardiser l’innovation, de la décrire (modéliser) dans un processus bien défini et de la diffuser à tous les niveaux de l’entreprise?
Exemple 3 : on n’arrive pas à gérer la croissance de notre entreprise, en effet les clients ne trouvent pas la même qualité du produit/service dans nos les différents points de vente de l’entreprise.
Vérification(s) éventuelles à faire pour établir un diagnostic qui permet de prendre les décisions adéquates :
– Faudrait t-il centraliser l’unité responsable des innovations ?
Exemple 4 : les produits sont encore différents parce que les composants/paramètres/données requises requis sont différents.
Vérification(s) éventuelles à faire pour établir un diagnostic qui permet de prendre les décisions adéquates :
– A-t-on pensé à centraliser les activités de support : RH, achats, contrôle de gestion ?
Exemple 5 : En centralisant les activités de support on notera qu’il y’aura une incrémentation et une complexification du travail à faire.
Vérification(s) éventuelles à faire pour établir un diagnostic qui permet de prendre les décisions adéquates :
-A-t-on pensé à acquérir les outils informatiques (équipements et logiciels) dont on a besoin, pour alléger et fiabiliser le fonctionnement de l’entreprise ?
Utilise-t-on les mêmes solutions uniformément dans tous nos magasins/agences..?
Peut-on réutiliser les composantes logicielles (accès aux informations, flux entre Solutions, Services logiciels appelables, patterns…) entre nos solutions?
Exemple 6 : Les transformations sont trop lentes.
Vérifications éventuelles à faire pour établir un diagnostic qui permet de prendre les décisions adéquates :
-A-t-on pensé à utiliser les transformations par paramétrage, ou usage de moteur de règles, de moteur de workflow… ? A-t-on consulté nos équipes informatiques à ce sujet ?
Une autre fois, on parlera davantage de la définition académique de l’AE et de ses utilisations avec plus de précisions; son utilisation en Tunisie pour des projets portant sur le numérique tels que le ‘‘e-gov’’ ou le ‘‘e-business’’ méritant qu’on parle et qu’on adopte davantage ces technologies innovantes et qui nous font gagner du temps et de l’argent.
Le contexte tunisien
Dans le contexte actuel tunisien de restrictions budgétaires et de crise économique persistante, une organisation qu’elle soit publique ou privée ne peut que prendre de bonnes décisions surtout en terme de virages technologiques, et ces dernières doivent produire un impact positif et significatif sur leur niveau de performance en répondant efficacement aux attentes des citoyens/clients et en leur offrants des outils à la hauteur de leurs besoins!
Ceci ne peux se faire que si elle dispose de suffisamment d’informations sur son état actuel, que si elle établit un état des lieux, définir et comprendre les besoins sa clientèle et fixer des cibles raisonnables à atteindre.
De par mon expérience au Canada, on rend compte que dans beaucoup de projets en TI, que l’une des raisons pour lesquelles le saut vers le numérique tourne parfois en un bond dans le vide provient du fait qu’on mesure mal l’analyse des écarts (ou le travail à faire) pour passer de l’état actuel à la cible future. Un exemple vécu peut être donné pour la ville canadienne de Montréal qui, à la suite d’études approfondies, les experts en AE ont démontré que Montréal, malgré le degré de développement atteint, accuse un retard de quelques 10 années quant à la réalisation de ses objectifs en matière de technologie. Imaginez donc l’envergure du travail à faire en Tunisie; cela ne devant quand même pas nous arrêter si on prend réellement la décision de faire le bond sauveur et sortir le pays de l’ornière où l’on se trouve.
Une autre fois on parlera davantage de l’implémentation de l’AE et de ses applications avec plus de précisions; sa possibilité d’exploitation en Tunisie pour des projets portant sur le numérique tels que le ‘‘e-gov’’ ou le ‘‘e-business’’ méritant qu’on parle et qu’on adopte davantage ces solutions technologiques adaptées et innovantes et qui nous font gagner du temps et de l’argent et de répondre avec certitude aux besoins de nos citoyens.
* Analyste d’affaires en technologies de l’information, Montréal, Québec, Canada.
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