Si l’investissement extérieur stagne en Tunisie depuis la révolution de janvier 2011, on en a eu une première explication, hier, jeudi 16 mai 2019, lors de la présentation, à Tunis, du programme «IEV CTF MED, Coopérer au-delà des frontières en Méditerranée».
Par Imed Bahri
Ce programme financé par l’Union européenne a pour devise «Construisons aujourd’hui la Méditerranée de demain» et concerne 14 pays du nord et du sud de la Méditerranée, dont la Tunisie. Il est doté d’un budget disponible de 68,5 millions d’euros et propose des subventions d’un montant de 2,5 à 3,5 millions d’euros, pour une durée d’exécution de 24 à 30 mois.
Ces projets doivent concerner les axes ou priorités thématiques suivants: 1 – développement des entreprises et des PME (start-up innovantes et clusters économiques euro-méditerranéens), 2 – transfert technologique, innovation et commercialisation des résultats des recherches ; 3 – inclusion sociale ; et 4 – environnement et changement climatique (gestion efficace de l’eau, gestion des déchets et efficacité énergétique).
Chaque projet doit impliquer 4 pays méditerranéens différents, 2 du nord et 2 du sud de la Mare Nostrum et il doit avoir une véritable dimension transfrontalière, aboutir à des résultats tangibles et reproductibles, contribuer à des innovations en matière de politiques publiques, rassembler les principaux acteurs publics et privés et créer des synergies avec les initiatives européennes, nationales et régionales.
Cependant, on ne peut pas dire que la présentation du programme, hier à Tunis, a été une grande réussite ou que l’appel à projets stratégiques en Tunisie va être couronné de succès, tant la capacité de proposition de nos représentants a été pauvre et maigre. Et pour cause, la plupart des invités à cette manifestation n’étaient pas du niveau souhaité ni en présentation ni en compréhension.
D’ailleurs, beaucoup parlaient un français moyen, surtout les maires de certaines villes issus du parti islamiste Ennahdha, qui étaient mal habillés, mal rasés, puaient de la bouche (jeûne de ramadan oblige) et se contentaient d’exposer les problèmes de leurs communes aux représentants du projet.
Commentaire désabusé d’un participant tunisien : «Certains intervenants ont imaginé que les représentants de la région de la Sardaigne Autonome, venus en Tunisie chercher des idées de partenariats utiles et efficaces, sont venus distribuer de l’argent en euros facile.» Et d’ajouter: «La Tunisie nous a habitués à des intervenants de marque qui font honneur au pays parce qu’ils étaient triés sur le volet. Malheureusement, l’incompétence de certains responsables fait perdre des opportunités internationales à la Tunisie. Non seulement, ces derniers représentent mal le pays, mais ils le desservent énormément par l’image négative qu’ils en donnent aux éventuels partenaires étrangers.»
Quand on sait que le ministère du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale est dirigé par un membre d’Ennahdha, Zied Laadhari, qui plus est flanqué d’une nuée de conseillers plus incompétents les uns que les autres, on comprend pourquoi l’investissement pique du nez en Tunisie, alors que notre pays a un besoin urgent de relancer son économie en berne.
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