Jusqu’à présent, l’équipe de Tunisie n’a pas affiché les gages d’assurance pouvant lui permettre d’atteindre le dernier carré, son objectif dans cette Coupe d’Afrique des nations (CAN 2019). Elle devrait commencer aujourd’hui la compétition en remportant son 1er matche.
Par Hassen Mzoughi
L’équipe de Tunisie affrontera la Mauritanie, ce soir, mardi 2 juillet 2019, à partir de 20h (HT), en matche comptant pour la troisième journée du groupe E de la CAN 2019. Après deux matchs nuls, face à l’Angola (1-1) et au Mali (1-1), la sélection tunisienne doit impérativement s’imposer face à son dernier adversaire du premier tour.
Pour la Tunisie l’enjeu est simple. Il n’y a pas 36 façons d’aborder le matche. Il faut se battre, prouver et gagner pour continuer l’aventure. Si une victoire est accompagnée d’un succès ou d’un résultat nul du Mali face à l’Angola, la Tunisie terminera deuxième de son groupe et affrontera en huitièmes ou le Cameroun ou le Ghana qui jouent aujourd’hui respectivement face au Bénin et la Guinée Bissau.
La Tunisie a son destin en main. Encore faut-il arracher les 3 points indispensables pour faire partie des 16 qualifiés, peu importe le résultat de l’autre matche du groupe. En cas de matche nul avec la Mauritanie, ce sera problématique car la qualification dépendra du résultat du matche Mali-Angola ainsi que des rencontres dans les autres groupes pour déterminer les 4 meilleurs troisièmes.
Il est temps d’entrer de plain pied dans la CAN!
Jusqu’à présent, l’équipe de Tunisie n’a pas affiché les gages d’assurance pouvant lui permettre d’atteindre le dernier carré, l’objectif qu’elle s’est assigné au départ de cette CAN. Si les joueurs ont leur grande part de responsabilité dans ce début inquiétant, se montrant présomptueux après des matches amicaux trompeurs, Alain Giresse a adopté une approche défensive devant l’Angola et le Mali, donc le souci était essentiellement la sécurité pour ne pas perdre. Ainsi l’équipe de Tunisie a perdu l’esprit offensif qui devrait être normalement son label.
Résultat, la sélection «rouge et blanc» est passée à côté de deux matches qu’elle aurait pu gagner, avec assez de volonté et d’envie de la part des joueurs mais aussi avec plus de pragmatisme et de réalisme de la part du sélectionneur. Cette volonté et ce réalisme devraient lui permettre de gagner le match de la dernière chance, et ne pas courir désespérément derrière la victoire à tout prix, très souvent compliquée.
La Tunisie devrait commencer ce soir sa CAN, pour se réhabiliter, après avoir cafouillé face à l’Angola et au Mali. Le tournant est là avec ce match contre une formation mauritanienne face à laquelle Giresse aurait pu aujourd’hui faire le turn over, s’il ne s’était pas trompé de casting et de «conducteur».
Giresse pourra-t-il avancer avec des idées claires ?
Classée parla Fifa deuxième football en Afrique derrière le Sénégal, la Tunisie est très loin du compte. Elle n’a même pas réussi le minimum si l’on compare avec le Maroc, l’Egypte ou l’Algérie qui ont fait le plein des points (3 succès en autant de matches), voire le Madagascar, auteur d’un sensationnel premier tour pour la première CAN de son histoire et qui termine leader de son groupe en malmenant le Nigéria.
Alain Giresse a préféré bétonner devant l’Angola puis le Mali. Il a perdu un temps précieux, limité sa marge de manœuvre et celle bien évidemment de la sélection. Pourrait-on alors «oublier» le dernier et se contenter du minimum comme par exemple en 2013? Le plus grave, le sélectionneur ne parvient pas (par nonchalance, par méconnaissance des lobbies ou encore par mauvais conseils?) à entretenir un bon climat au sein du groupe, gâtant encore la situation par des allusions évidentes, genre les joueurs «doivent savoir défendre les couleurs qu’ils portent». Le sélectionneur a justement besoin des joueurs pour s’offrir (d’abord à lui-même sous peine de perdre sa place) une chance d’aller au tour suivant.
Ces derniers, pour leur part, seront, eux, bien inspirés en gagnant le pari, pour prouver leur amour propre, leur force de caractère et leur envie de bien faire! Car pour beaucoup, les deux précédentes sorties décevantes sont essentiellement le résultat de plusieurs choix erronés, voire de l’absence d’une stratégie claire et d’un manque d’engagement des joueurs!
Mouez Hassen dans les buts, Karim Aouadhi de la partie
Trouvera-t-il la bonne alchimie face à une imprévisible Mauritanie? Toute la question est là ! On verra si Giresse pourra avancer avec des idées claires et mettre à l’aise ses joueurs. On verra si l’équipe trouvera – enfin – la maîtrise et l’équilibre pour gérer un match aussi délicat sur les deux volets, résultat et manière.
Le titulaire au poste de gardien sur lequel Giresse ne s’est pas prononcé hier en conférence de presse sera probablement Mouez Hassen. Et pour compenser l’absence de Ghailen Chaalali, le sélectionneur national aurait opté pour Karim Aouadhi, auteur d’une bonne saison avec l’Etoile sportive du Sahel (ESS) et joueur sachant se projeter en attaque. Pressenti pour occuper le poste de Chaalali, Ferjani Sassi n’est pas encore prêt. Aouadhi fera donc avec Ellyes Skhiri la paire de couverture à l’entre-jeu, derrière le trio Naim Sliti, Youssef Msakni et Wahbi Khazri. Taha Yassine Khenissi gardera son poste en pointe de l’attaque en espérant qu’il rééditera sa prestation devant le Mali mais avec cette fois la réussite en plus.
En défense, ce seront les mêmes : Wajdi Kechrida et Oussama Haddadi sur les flancs droit et gauche, Dylan Bronn et Yassine Meriah dans le secteur central.
Les Mauritaniens n’ont plus peur !
Après une défaite face au Mali (4-1), due essentiellement à la difficulté d’adaptation compréhensible pour le premier match de leur première CAN, les Maliens ont montré un visage bien meilleur devant l’Angola dans le second match (0-0), grâce à la prise de conscience des cadres du groupe, à la remarquable disponibilité de tous les joueurs et à quelques retouches tactiques (jeu sur les côtés et en contre).
Les Mauritaniens avaient même raté une victoire à la portée contre les Angolais qui aurait compliqué aujourd’hui la tâche des Tunisiens. Mais les «Mourabitounes» ont prouvé qu’ils ont repris confiance et ils s’apprêtent à jouer leur va tout aujourd’hui devant la Tunisie, sachant qu’ils ont encore une chance de se qualifier en cas de victoire. Ainsi la rencontre s’annonce compliquée pour les Tunisiens face à un adversaire qui ne veut rien lâcher mais aussi parce que le résultat de parité n’arrangera personne.
La Mauritanie a visiblement progressé en produisant une prestation tout à fait correcte devant l’Angola, ratant plusieurs opportunités faciles. Ses joueurs sont bien persuadés qu’ils sont devant une occasion historique pour réaliser un exploit, à l’image de leurs deux expérimentés attaquants opérant en Tunisie, Ismail Diakité (Union sportive de Tataouine) et Moulaye Ahmed Khalil «Bessam» (Avenir sportif de Gabès), ainsi que leurs compères, Mohamed Dellah Yali (DRB Tadjenanet-Algérie) et El Hacen El Id (Real Valladolid-Espagne).
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