Les Tunisiens tenteront de forcer le destin ce jeudi soir, 11 juillet 2019, au stade Al Salam du Caire, à partir de 20h (heure tunisienne), pour s’offrir, 15 ans après, une place dans le dernier carré de la Coup d’Afrique des nations (CAN 2019). Un vrai challenge !
Par Hassen Mzoughi
Arrivée en quarts de finale sans gagner aucun match, la Tunisie a fait un pas en avant, mais ce qu’elle a réalisé n’aura un véritable sens que si elle saute l’obstacle malgache pour accéder aux demi-finales, qu’elle n’a jamais atteint depuis son sacre à domicile en 2004.
L’équipe de Tunisie a affiché un visage relativement meilleur en huitième contre le Ghana après une décevante phase de groupes. Le contraire de Madagascar, auteur d’un parcours éblouissant, mais les deux adversaires ont la particularité de rester invaincus depuis quatre matchs avec, toutefois, une différence : Madagascar a engrangé deux victoires contre le Nigeria et le Burundi et un nul face à la Guinée, contre seulement 3 nuls pour la Tunisie devant l’Angola, le Mali et la Mauritanie.
Des joueurs libérés pour briser le signe indien
Mais beaucoup plus que la qualification, l’équipe de Tunisie s’est libérée, croit désormais en ses moyens et ambitionne le dernier carré. N’ayant toujours pas vraiment trouvé son rythme dans cette CAN 2019, assez mal à l’aise dans le jeu pendant le premier tour, l’on pouvait s’étonner de la voir arriver en quarts, alors que les 4 demi-finalistes de l’édition 2017 ont déjà quitté la scène. Mais les Tunisiens ont su faire des efforts au moment crucial, face au Ghana, pour rester en vie.
À partir du moment où ils se sont débarrassés d’un gros fardeau, à partir du moment où ils ne sentent plus «abandonnés», ils ont l’opportunité de briser le signe indien, celui des «éternels quarts finalistes» et de poursuivre allègrement la route, même si, faut-il le rappeler, le plus difficile reste à venir face à des Malgaches remarquables de fraîcheur et de solidarité!
La même formation malgré … la fatigue !
Le match face au Ghana a montré combien il était indispensable d’être physiquement bien disponible pour tenir le challenge. Seulement, 72 heures après un 8e de finale qui a nécessité 120 minutes d’efforts, les Tunisiens craignent la fatigue, Alain Giresse en tête. Le sélectionneur a toutefois décidé de faire confiance à la même formation pour affronter Madagascar, excepté Anice Badri, qui cédera sa place à Wahbi Khazri, entré en cours de jeu contre le Ghana.
Les Malgaches n’ont pas ce problème de récupération, ayant bénéficié de deux jours supplémentaires de repos. On verra si les coéquipiers de Wajdi Kechrida auront convenablement rechargé les batteries. D’autant qu’ils devraient se montrer offensivement et défensivement au rendez-vous.
Retrouvant l’équilibre au milieu de terrain, avec Ellyes Skhiri devant la défense, Ghailen Chaalali et Ferjani Sassi en relayeurs, l’équipe de Tunisie a retrouvé une certaine cohésion, quoiqu’elle a péché par des ratés notamment dans le domaine de la relance, malgré la très bonne disposition de Taha Yassine Khenissi sur le front de l’attaque. Chose qui a compliqué la tâche des défenseurs tunisiens sur les contre ghanéens.
Bloquer le milieu de terrain malgache
Les Tunisiens gagneront à procéder par un jeu d’attaque efficace, en présence de Khazri, cette fois aligné d’entrée pour former avec Msakni et Khenissi, le trio chargé de provoquer la défense adverse. Sans oublier les percussions de Chaalali, Sassi et l’excellent Kechrida pour prendre la mesure des Malgaches, avec toujours l’obligation de rester bien réveillé en défense, particulièrement le gardien Mouez Hassen, les Malgaches disposant entre autres de véritables tireurs d’élite.
Et pas seulement ! Les Bahea sont forts d’un milieu de terrain capable de déjouer n’importe quel adversaire par sa rigueur et sa capacité à se projeter devant pour créer le surnombre. Le Nigeria en phase de poules et la RD Congo en huitième en ont fait les frais. Les Tunisiens sont donc avertis : laisser faire les milieux de terrain malgaches, c’est abandonner l’initiative du jeu.
Sans la moindre pression, n’ayant rien à perdre et tout à gagner, après leur brillant parcours pour la première participation de leur histoire à une phase finale de la CAN, ils ne demanderont que ça ! Méfiance tout de même.
Formation rentrante : Mouez Hassen, Wajdi Kechrida, Dylan Bronn, Yassine Meriah, Oussama Haddadi, Ellyes Skhiri, Ghailen Chaalali, Ferjani Sassi, Wahbi Khazri, Youssef Msakni, Taha Yassine Khenissi.
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