Les résultats des élections municipales partielles au Bardo, dimanche 14 juillet 2019, continuent d’inspirer les commentaires les plus contradictoires. Mais au-delà de la victoire d’Ennahdha, certains commentateurs, comme l’écrivain Chokri Mabkhout y voient l’annonce de la fin prochaine du parti islamiste.
Dans un post Facebook, l’universitaire, romancier et directeur de la Foire du livre de Tunis estime que les résultats de la dernière consultation électorale, bien que limitée à une commune limitrophe de Tunis, montrent que la base électorale d’Ennahdha continue de s’effriter, même si ce parti a remporté, cette fois aussi, le plus grand nombre de sièges, soit 8 contre 4 pour Al-Badil, 4 pour Afek Tounes, 3 pour Tahya Tounes et 2 pour Beni Watani, etc.
«J’ai lu beaucoup de commentaires à propos des élections au Bardo et le mien est que le parti ayant remporté le plus grand nombre de sièges, Ennahdha en l’occurrence, est en voie de disparition, malgré l’annonce triomphaliste de sa victoire», écrit le lauréat du prix Booker du roman arabe pour son roman ‘‘Ettalyani’’. Et il explique : «Notons que seuls 1500 personnes ont voté pour ce parti réputé pour la discipline de ses membres et sa capacité de mobilisation en de pareilles occasions. Ce qui, en réalité, dénote un échec plutôt qu’une victoire. Ce chiffre montre que les partisans d’Ennahdha (sa forte base au Bardo) ne dépassent pas 200 à 300 familles (avec une moyenne de 3 membres pour chacune d’entre elles : le mari, l’épouse et un enfant dans le meilleur des cas). De quelle victoire parlent-ils ? Et quel avenir pour un parti dont la base se rétrécit?»
Chokri Mabkhout estime qu’Ennahdha tire encore sa force de la division des autres familles politiques. «La force présumée d’Ennahdha vient de la faiblesse des autres partis pris séparément. C’est pourquoi je pense qu’Ennahdha va s’éroder peu à peu. Et on ne perd rien à attendre pour le vérifier».
I. B.
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